CASTLEREAGH HENRY ROBERT STEWART marquis de LONDONDERRY et vicomte (1769-1822)
Né la même année que Napoléon et Wellington, issu comme ce dernier de l'aristocratie anglaise établie en Irlande du Nord, Castlereagh fait d'abord carrière dans l'administration irlandaise ; après l'Acte d'union, en 1800, il est élu député au Parlement de Westminster. Après avoir occupé un poste secondaire dans le ministère d'Addington en 1802, il est appelé par Pitt au ministère de la Guerre et des Colonies en 1805 et il favorise la carrière de son ami Wellington. L'échec de l'expédition de Walcheren en 1809 et une querelle personnelle avec Canning l'obligent à quitter le gouvernement. Il y revient en mars 1812, comme secrétaire aux Affaires étrangères et leader du parti tory à la Chambre des communes. Âme de la coalition contre Napoléon, il débarque sur le continent au printemps de 1814, s'oppose à toute transaction qui laisserait à la France une partie de ses conquêtes et fait signer le traité de Chaumont (1er mars) qui consolide l'alliance de la Prusse, de l'Autriche, de la Russie et de l'Angleterre contre Napoléon. Il joue un rôle éminent au Congrès de Vienne où, avec l'accord de Metternich, il s'oppose aux prétentions de la Russie et de la Prusse. Après la défaite finale de Napoléon, il vient à Paris négocier les traités de paix, dans un esprit de modération envers les vaincus. Peu enthousiaste envers le pacte de la Sainte-Alliance, « monument de mysticisme sublime et de non-sens », il élabore le 20 novembre 1815 le traité de la Quadruple-Alliance, essentiellement dirigé contre la France. Au congrès de Troppau, lorsque Metternich et Alexandre Ier veulent orienter ce traité dans le sens d'une lutte contre toutes les révolutions, Castlereagh proteste hautement. Il agit cependant avec Metternich pour empêcher la Russie d'intervenir en Orient. À l'intérieur de son pays, il est l'objet de la haine des libéraux, des réformateurs radicaux et aussi des Irlandais parce qu'il a soutenu contre ces derniers une politique de répression. Il se suicide en août 1822 dans un accès de dépression.
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Écrit par
- Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY : professeur à l'Institut catholique de Paris
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Autres références
-
SAINTE-ALLIANCE
- Écrit par Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY
- 646 mots
- 1 média
Dans l'usage commun, l'expression désigne aujourd'hui le système de réaction et de répression établi par les grandes monarchies absolutistes d'Europe après 1815 : « la ligue des rois contre les peuples ». Cette image résulte de la superposition de trois entités historiquement sensiblement différentes....