ROEDIGER HENRY (1947- )

Né en 1947, le psychologue américain Henry L. Roediger III, docteur de l’université de Yale (1973, thèse dirigée par Robert Crowder), est professeur à l’université Washington de Saint Louis (Missouri). Il est spécialiste de la mémoire et des apprentissages scolaires.

Son activité de recherche est centrée sur le fonctionnement de la mémoire, et notamment sur les processus de récupération des informations en mémoire. Ses premiers travaux portent sur les phénomènes d’inhibition liés à cette récupération : le fait de rappeler une partie des informations mémorisées peut conduire à gêner le rappel des informations restantes. Roediger a également exploré l’émergence de faux souvenirs : des mots associés aux mots effectivement présentés peuvent être indûment reconnus comme ayant été présentés.

Roediger compte parmi les chercheurs qui ont développé le concept de mémoire implicite : le simple traitement d’une information (évaluer l’aspect agréable/désagréable d’un mot, par exemple) conduit à former une trace en mémoire, même s’il n’y a pas intention de mémoriser. Les recherches empiriques menées dans ce cadre montrent que cette trace peut avoir par la suite un effet, indépendamment de toute prise de conscience par le sujet, par exemple dans une tâche où il faut compléter la syllabe de début d’un mot : cette tâche est plus facilement réalisée pour les mots qui ont fait auparavant l’objet d’une évaluation. Ces travaux ont débouché sur des applications, par exemple dans le domaine du marketing.

Henry Roediger s’est fortement investi, à travers des recherches empiriques et des ouvrages pédagogiques, dans les applications des connaissances sur la mémoire dans les apprentissages scolaires. Il a ainsi recueilli de nombreuses données sur le rôle d’un test de rappel sur la mémorisation ultérieure d’une leçon, et montré que cet effet est meilleur si le test impose la construction d’une réponse, plutôt qu’un choix parmi plusieurs.

— Daniel GAONAC'H