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CHERBURY HERBERT DE (1583-1648)

Historien, poète métaphysique et philosophe anglais né le 3 mars 1583 à Eyton-on-Severn (Shropshire), mort le 5 août 1648 à Londres.

Frère du poète mystique George Herbert, Herbert de Cherbury fait ses études à Oxford. Militaire et diplomate, il participe de 1608 à 1617 à des campagnes aux Pays-Bas et voyage en France et en Italie. Il occupe le poste d'ambassadeur à Paris pendant cinq ans. Il est élevé à la pairie irlandaise et anglaise (1624, 1629) pour ses services politiques.

Après la publication en 1624 à Paris de son De Veritate, il se consacre à la philosophie, l'histoire et la littérature. Lorsque éclate la guerre civile qui oppose les partisans de Charles Ier à ceux du Long Parlement, il manifeste peu d'intérêt pour l'une ou l'autre cause. Il ouvre néanmoins le château de Montgomery aux parlementaristes en 1644, ce qui lui vaut de sévères critiques.

De Veritate veut établir la raison éclairée comme le guide le plus sûr dans la recherche de la vérité. Après avoir examiné la nature de la vérité, Herbert conclut qu'il y a cinq idées religieuses, données par Dieu, qui sont innées dans l'esprit de l'homme : la croyance en un Être suprême, en la nécessité de lui vouer un culte, en la vie pieuse et vertueuse comme meilleure forme de culte, en la repentance, en la récompense et le châtiment dans l'autre monde. Herbert admet la validité d'autres intuitions, mais rejette la révélation.

Il développe ces idées dans De Causis Errorum et De Religione Laici (publiés ensemble en 1645), De Religione Gentilium (1663) et A Dialogue between a Tutor and His Pupil (vers 1645, publié en 1768), dont la paternité est discutée.

Ses ouvrages témoignent de l'esprit curieux d'un écrivain talentueux. Dans ses Mémoires (publiés en 1764), qui s'arrêtent en 1624, il met en avant ses qualités humaines : il a de l'entregent, un esprit audacieux, un goût pour l'étude et une grande connaissance du monde. Fier de sa carrière de militaire et de diplomate, il défend farouchement son honneur et n'hésite pas à provoquer des rixes dont il se souvient avec une évidente satisfaction.

Herbert a également écrit des ouvrages historiques, dont The Expedition to the Isle of Rhé (latin 1656 ; trad. anglaise 1860) et The Life and Raigne of King Henry the Eighth (1649). Dans Occasional Verses (1665), il se révèle un poète doué et original.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • CAVALIERS POÈTES

    • Écrit par
    • 432 mots

    Par une distinction sociale et politique plutôt que littéraire, on nomme poètes cavaliers, au milieu du xviie siècle, les poètes profanes, antipuritains, qui ont appartenu au parti royaliste. Successeurs de Ben Jonson, ils tirent de lui des exemples de sobriété et de régularité qui préparent...

  • LIBERTINS

    • Écrit par et
    • 5 715 mots
    ...(1639-1720), aussi bien que celle de Fontenelle (1657-1757). En Angleterre, de très nombreux esprits dans l'élite intellectuelle lui étaient acquis. C'est le cas notamment d' Herbert de Cherbury (1583-1648) dans son De veritate de 1624, dont la diffusion fut considérable à partir de sa réédition de 1633.