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ASQUITH HERBERT HENRY, 1er comte d'Oxford et Asquith (1852-1928)

Herbert Henry Asquith - crédits : Edward Gooch/ Hulton Archive/ Getty Images

Herbert Henry Asquith

Homme d'État anglais, Premier ministre du Royaume-Uni de 1908 à 1916. Né dans une famille de manufacturiers du Lancashire, l'un des plus brillants étudiants jamais connus à Balliol College (Oxford), Asquith commença en 1876 une carrière d'avocat londonien. Très tôt attiré par le combat politique, séduit par le libéralisme de Gladstone, il entre au Parlement en 1886, s'y distingue rapidement au point d'être nommé ministre de l'Intérieur dans le cabinet Gladstone de 1892-1894 et de conserver ce poste sous lord Rosebery en 1894-1895. Espoir du radicalisme anglais, il se prononce aussi bien pour une complète séparation de l'Église et de l'État que pour l'achèvement du processus démocratique et des réformes sociales hardies. Durant la guerre des Boers, il n'en est pas moins l'un des chefs de l'opposition favorables à la politique impérialiste, tout en se refusant, par la suite, d'approuver une quelconque politique de protectionnisme douanier au sein de l'Empire et à son profit. Revenu au pouvoir avec son parti en 1905 et confirmé, après les élections de 1906, dans son nouveau poste de chancelier de l'Échiquier, il sert fidèlement sous les ordres de Campbell-Bannerman : son orthodoxie financière ne lui interdit pas de favoriser en 1908 un premier système de pensions de vieillesse. Le 6 avril 1908, il succède à Campbell-Bannerman, démissionnaire pour raisons de santé. Associé au gouvernement à Lloyd George, chargé des finances, il développe une véritable politique radicale.

Sous son égide sont proposées les augmentations des impôts sur le revenu et sur les successions qui déclenchent en 1909 l'opposition forcenée des lords. Déclarant la guerre à l'aristocratie, Asquith choisit la voie de la réforme constitutionnelle, propose une « loi sur le Parlement » limitant dans le temps le pouvoir de veto des lords et le supprimant pour les questions financières ; il n'hésite pas à recourir en 1910 à deux dissolutions successives des Communes pour convaincre Édouard VII, puis George V des sentiments de l'opinion publique à cet égard, et, avec l'appui royal, obtient en 1911 le vote de la loi qui consacre aussi le principe de l'indemnité parlementaire. Dans le même temps, son gouvernement fait adopter un nombre important de réformes sociales, dans le cadre d'un véritable « socialisme d'État ». Tout en proclamant sa confiance dans l'évolution heureuse d'un Empire britannique en partie fondé sur la coopération de nations-sœurs, il reprend la politique irlandaise de Gladstone : en 1912, il fait voter un Home Rule qui aurait dû être appliqué à partir de 1914. Champion d'une Angleterre démocratique, il fait preuve cependant d'une réserve certaine envers les vœux des suffragettes et contribue par son attitude à l'échec des projets d'extension du suffrage aux femmes. En politique internationale, épaulé par sir Edward Grey, il est fidèle à l'Entente française, laisse se développer les contacts militaires entre les deux voisins, et, sans désespérer d'un rapprochement avec l'Allemagne, soutient le réarmement naval et une attitude de fermeté.

En 1914, il ne saisit pas immédiatement les implications de l'attentat de Sarajevo, mais adopte immédiatement une position de solidarité avec la France, sans attendre, comme d'autres membres de son cabinet, l'invasion de la Belgique pour se proclamer favorable à l'entrée en guerre. Premier ministre d'un gouvernement libéral homogène jusqu'en 1915, puis d'un gouvernement de coalition de mai 1915 à décembre 1916, il conduit l'effort anglais avec une prudence jugée bien vite excessive et se heurte à l'impatience croissante de Lloyd George. Celui-ci, s'alliant aux conservateurs, finit par obtenir la démission de son ancien chef de file.[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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Herbert Henry Asquith - crédits : Edward Gooch/ Hulton Archive/ Getty Images

Herbert Henry Asquith

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