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HERBIER DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE

La rénovation de l’herbier national

Face à un tel engorgement des collections, il devient nécessaire d’augmenter la capacité de l’herbier pour permettre de préserver, aux normes actuelles de conservation, l’ensemble des collections existantes et à venir.

De 2009 à 2013, d’importants travaux de rénovation sont donc mis en œuvre. Ils concernent le bâtiment (classé monument historique), les collections botaniques et les collections documentaires. On décide également de créer, au rez-de-chaussée du bâtiment, un espace d’exposition destiné au public : la galerie de botanique (ouverte depuis le 27 novembre 2013).

Herbier du Muséum national d’histoire naturelle
 - crédits : F. Bouazzat/ M.N.H.N.

Herbier du Muséum national d’histoire naturelle

Afin de doubler le volume disponible pour les collections (réparties sur les quatre étages), les armoires fixes ont été remplacées par des meubles de rangement mobiles. Alors que les galeries n’étaient ni chauffées, ni climatisées, une régulation des conditions environnementales est mise en place, ainsi qu’un dispositif de conservation préventive, notamment pour minimiser les risques d’infestation par des nuisibles (essentiellement insectes et moisissures). Enfin, la bibliothèque de botanique est aménagée sur deux niveaux dans l’espace de la galerie centrale en rez-de-chaussée : en bas, les ouvrages et les documents classés dans des rayonnages mobiles ; sur une mezzanine entresolée, une salle de lecture.

Herbier : numérisation des planches - crédits : O. Poncy/ MNHN

Herbier : numérisation des planches

En ce qui concerne les collections botaniques elles-mêmes, trois objectifs sont fixés : le traitement des collections qui n’ont pas encore pu intégrer l’herbier ; le reconditionnement des planches, leur numérisation et leur réorganisation fondée, pour les angiospermes (plantes du groupe des phanérogames, groupe qui aujourd’hui n’a plus de signification), sur la classification phylogénétique APG III (Angiosperm Phylogeny Group) de 2009, reflétant ainsi l’état actuel de la recherche ; la promotion de l’informatisation complète des données attachées aux spécimens numérisés. Ce dernier point débute par le lancement, en janvier 2013, du site Internet « les herbonautes », herbier numérique collaboratif citoyen. Le contributeur est invité à explorer les photographies numériques (regroupées sous formes de missions thématiques ; par exemple, la flore des Antilles, les ophrys, les voyages de l’explorateur botaniste Benjamin Balansa…) pour déterminer les dates et lieux de récoltes de ces plantes.  Les données obtenues via ce site Internet sont recoupées et versées dans une base de données scientifique de l’herbier.

En parallèle, pour constituer la bibliothèque de botanique, les deux fonds documentaires (phanérogamie et cryptogamie) sont regroupés, reconditionnés, et leur catalogue est informatisé et mis à niveau. Les manuscrits (correspondances, notes préparatoires, carnets de récoltes…) et l’iconothèque (œuvres originales, estampes, photographies) sont réorganisés et catalogués.

Les collections de botanique du Muséum national d'histoire naturelle sont certainement les plus remarquables au monde tant par leur nombre que par leur valeur scientifique et historique. Grâce à cette rénovation, le Muséum peut tenir une place de premier ordre dans le dispositif international des grandes infrastructures de recherche. La diffusion sur Internet des photographies numériques de tous les spécimens conservés constitue la réalisation la plus ambitieuse de ce début du xxie siècle dans le domaine des collections naturalistes. Cette banque d’images, ou herbier virtuel, est ainsi accessible non seulement à la communauté scientifique mais également au public.

— Denis LAMY

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 - crédits : F. Bouazzat/ M.N.H.N.

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