HÉRÉSIE AMARNIENNE
Très tôt après son avènement, Aménophis IV change son nom en Akhenaton et met en œuvre une révolution religieuse. En Moyenne-Égypte, dans un lieu vierge, il fonde une nouvelle capitale, Akhetaton (aujourd'hui Tell el-Amarna). Le nouveau culte exalte Aton, le disque solaire, et exclut les autres dieux, en particulier Amon, le « roi des dieux » devenu le dieu dynastique au Nouvel Empire, dont le nom est martelé sur les monuments. Déjà célébré dans les Textes des pyramides, Aton est en fait lié à la fonction royale dès Thoutmosis IV, pour contribuer à affirmer la nature divine du pharaon. Avec Akhenaton, la personne royale devient l'unique intermédiaire entre les hommes et la divinité. « Personne ne te connaît à part ton fils Akhenaton », proclame le grand hymne à Aton. « Adore le roi car il est unique comme Aton ! », peut-on lire aussi dans la tombe d'Ay. La révolution est autant religieuse que politique. Malgré l'activisme et les déprédations des fanatiques du nouveau dogme, celui-ci ne s'impose guère dans le peuple, comme en témoigne la persistance de cultes anciens dans certaines demeures privées d'Amarna. Les successeurs d'Akhenaton restaurent la religion traditionnelle alors qu'Akhetaton, abandonné, retourne aux sables.
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Écrit par
- Renaud DE SPENS : doctorant en égyptologie
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Média