LEONARD HERMAN (1923-2010)
Herman Leonard a su créer par ses clichés en noir et blanc pris dans les années 1940 à 1960 une mémoire visuelle du jazz. Né en 1923 à Allenton en Pennsylvanie de parents roumains, nourri de musique classique, il se découvre tôt une passion pour le jazz. Il obtient son diplôme de photographe à l'université de l'Ohio en 1947. À Ottawa, il perfectionne son art du portrait dans le studio de Yousuf Karsh, photographe canadien d'origine arménienne. L'année suivante, en 1948, il ouvre un studio à New York, au cœur du quartier de Greenwich Village et à proximité des clubs de jazz, avec lesquels il passe des contrats afin de pouvoir assister aux répétitions et aux concerts muni de son appareil photo. De Charlie Parker à Dizzy Gillespie en passant par Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Duke Ellington, Miles Davis ou Cannonball Adderley, il réalise ainsi de nombreux portraits des « géants » du jazz, qu'ils posent pour lui ou qu'ils se produisent sur scène. Il soigne le cadrage, les jeux de lumière (privilégiant les contre-jours et les volutes de fumées de cigarette, comme dans le portrait de Dexter Gordon) et le grain de ses clichés. Ses épreuves sont publiées dans des magazines spécialisés, sous forme de cartes postales, de posters ou utilisées pour illustrer des pochettes de disques. En 1956, Marlon Brando le convainc d'être son photographe personnel et de l'accompagner en Extrême-Orient. De 1956 à 1980, Herman Leonard s'installe à Paris. D'abord sous contrat avec Eddie Barclay puis à son compte, il photographie notamment Édith Piaf, Brel, Dalida, Aznavour, Nougaro. Il se tourne un temps vers la photographie de mode (pour Cosmopolitan et Playboy) et de voyage, et travaille également dans la publicité. Ses clichés font l'objet d'une exposition à Londres en 1988 et de publications : L'Œil du jazz (1985), Jazz Memories (1995), Jazz, Giants and Journeys (2006). Après un passage par Ibiza, il s'établit au début des années 1990 à La Nouvelle-Orléans, où il renoue avec la scène jazz. En 2005, l'ouragan Katrina détruit sa maison et avec elle près de 8 000 épreuves qui faisaient parti des archives du photographe. À Los Angeles, une bourse de la Fondation Grammy lui permet de numériser et d'organiser la conservation des 60 000 négatifs qui avaient été déposés au musée d'Art d'Ogden (Utah).
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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