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GRASSMANN HERMANN GÜNTHER (1809-1877)

Mathématicien et philosophe allemand, né et mort à Stettin (aujourd'hui Szczecin). Fils d'un pasteur protestant, Hermann Grassmann étudia d'abord la théologie à Berlin avant d'enseigner les mathématiques, dans cette même ville d'abord, puis, à partir de 1842, à Stettin. Ses sujets d'étude étaient nombreux et variés : théologie, politique, linguistique, physique (électricité, acoustique), folklore. En 1844, il publie ses travaux mathématiques sous le titre Théorie de l'extension (Die Ausdehnungslehre) ; mais cet ouvrage abstrait, original et obscur est rejeté par la plupart des mathématiciens de l'époque. Une nouvelle édition, remaniée et plus claire, paraît en 1862, mais elle n'est pas davantage appréciée. Grassmann abandonne alors ses recherches mathématiques et se consacre à des études de linguistique : il publie un dictionnaire de sanskrit et une traduction complète du Rigveda (1876-1877), ouvrages plus connus à l'époque que son œuvre mathématique. Celle-ci ne sera réellement étudiée qu'au début du xxe siècle.

Dans son Ausdehnungslehre, Grassmann développe l'idée d'une algèbre dans laquelle les symboles représentant des quantités (points, droites, plans) sont régis selon certaines règles ; il construit ainsi une structure algébrico-géométrique fondée sur une conception axiomatisée de l'espace vectoriel à n dimensions. On lui doit la définition de l'indépendance linéaire de vecteurs et celle de la dimension d'un espace vectoriel, la notion de sous-espace d'un espace donné et l'énoncé de théorèmes portant sur les dimensions des sous-espaces. Grâce à l'introduction et à l'utilisation de produits (scalaire, vectoriel, extérieur), il peut résoudre des questions d'algèbre linéaire et de géométrie euclidienne. Avec Hamilton, qui introduit à la même époque, mais indépendamment de lui, les quaternions, Grassmann apparaît comme l'un des pionniers de l'algèbre moderne.

— Jean MEYER

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Rennes

Classification

Autres références

  • ALGÈBRE

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    • 7 143 mots
    ...nécessité d'un calcul de nature « géométrique », ou « intrinsèque » (i.e. indépendant du choix du système d'axes de coordonnées), allait conduire Grassmann, Möbius et Hamilton à dégager durant la première moitié du xixe siècle, les règles du calcul vectoriel et, presque simultanément, à généraliser...