HERMÉTISME
Les traités astrologiques
Les astrologues de l'époque impériale se réfèrent fréquemment aux écrits d'Hermès, surtout, naturellement, à propos des apports égyptiens à l'astrologie, à savoir la doctrine des décans et les systèmes des lieux (τόποι) et des sorts (κλη̃ροι). Selon Firmicus Maternus, la révélation hermétique aurait été transmise par Asklépios et Anubis au légendaire roi et prophète Néchepso et à son collaborateur Pétosiris, auquel on attribuait un manuel devenu le bréviaire des astrologues. La plupart de ces écrits ont disparu, comme ce Παναρέτος (« la toute vertu » ou « le tout excellent ») cité par Paul d'Alexandrie, qui traitait des sept sorts correspondant aux sept planètes et de leurs influences. Il nous reste quelques opuscules : un Βροντολόγιον (« L'Oracle tonnant ») expliquant les présages constitués par le tonnerre en chacun des mois de l'année, un Περὶ σεισμω̃ν (« Sur les séismes »), traitant des augures fournis par les tremblements de terre, et un Περὶ τη̃ς τω̃ν ιβ' τόπων ὀνομασίης καὶ δυνάμεως (« Sur la dénomination et la puissance des douze lieux »), qui remonte à l'époque ptolémaïque. Nous possédons aussi un Liber Hermetis, traduction latine tardive (xiie s.) d'un florilège grec postérieur au ve siècle qui puisait dans un recueil hermétique aujourd'hui perdu. Cette manière de compendium étudie notamment les décans et la mélothésie décanique (la mélothésie étant l'influence des astres ou des parties du ciel sur les membres du corps humain). En revanche, les Ἰατρομαθηματικὰ πρὸς Ἄμμωνα Αἰγύπτιον (« Iatromathématiques à Ammon »), certainement d'origine égyptienne, portent sur la mélothésie planétaire et s'attachent à la méthode homéopathique : c'est l'astre qui, assailli par un autre astre, rend malade l'organe qui lui correspond. Il convient donc de remédier à l'insuffisante bonne influence de l'astre dominant (qui normalement maintenait l'organe en bonne santé) en recourant aux vertus des animaux, plantes et pierres qui sont en sympathie avec lui. Au même genre d'ouvrage appartiennent le Περὶ βοτανω̃ν χυλώσεως (« Des sucs des plantes »), traité de botanique astrologique, lui aussi d'origine égyptienne, et le Ἱερὰ βίϐλος πρὸς Ασκληπιόν (« Livre sacré à Asklepios »). Celui-ci explique comment trouver une pierre et une plante en sympathie avec chaque décan ; comment graver la pierre et placer sous elle une parcelle de la plante en les fixant l'une et l'autre dans une bague portée dans un but thérapeutique.
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Écrit par
- Sylvain MATTON : docteur en philosophie, attaché de recherche au C.N.R.S.
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