HÉRODE ANTIPAS (21 av. J.-C. env.-39) tétrarque de Galilée et de Pérée (4 av. J.-C. 39 apr. J.-C.)
Tétrarque de Galilée et de Pérée à l’époque de Jésus de Nazareth (4 av. J.-C. -39 apr. J.-C.), né en 21 av. J.-C. env., mort en 39 apr. J.-C.
Fils d’Hérode Ier le Grand (73 av. J.-C. -4 av. J.−C.) et de sa quatrième femme, Malthace (Samaritaine), Hérode Antipas hérite, en l’an 4 av. J.-C., d’une partie du royaume de son père après que l’empereur romain Auguste a ratifié le testament de son père. Il répare les dommages causés pendant la période écoulée entre la mort de son père et l’approbation du testament, en restaurant deux villes, dont l’une sera renommée en l’honneur de la famille impériale romaine.
Il répudie sa femme nabatéenne, Phasaelis, fille d’Aretas IV, souverain du royaume voisin, pour épouser Hérodiade, l’ancienne femme de son demi-frère, Hérode Philippe Ier. Le mariage déplaît à son ancien beau-père et contrarie ses sujets juifs en raison du degré de parenté (elle est à la fois sa nièce et sa belle-sœur). D’après l’Évangile de Marc (vi) et le récit parallèle qu’en font Matthieu (xiv) et Luc (iii), quand Jean le Baptiste, un de ses sujets, fait des reproches à Hérode Antipas à propos de cette union, Hérodiade pousse son mari à mettre Jean en prison. Toujours insatisfaite, elle convainc sa fille, Salomé, de demander à Hérode Antipas la tête de Jean le Baptiste pour la remercier d’avoir dansé devant lui à son banquet d’anniversaire. À contrecœur, Antipas fait décapiter Jean le Baptiste et, plus tard quand on lui racontera les miracles de Jésus, il croira que Jean le Baptiste est ressuscité. Selon Luc (xxiii), lorsque Jésus est arrêté à Jérusalem, le procurateur de JudéePonce Pilate, apprenant qu’il est galiléen, l’envoie d’abord chez Hérode Antipas, venu fêter la Pâque juive dans la capitale. Le tétrarque de Galilée est désireux de rencontrer Jésus, espérant voir des miracles, mais il le rend rapidement à Ponce Pilate sans le juger.
Peu de temps avant ces événements, Antipas construit la ville de Tibériade sur la rive occidentale du lac du même nom. Il imite en partie le style des villes hellénistiques, mais, bien qu’il fasse ériger des statues à la manière grecque dans son palais, ses pièces de monnaie ne portent pas d’effigie. Il est favorable aux Hérodiens, des Juifs aisés qui le soutiennent et sont tolérants envers l’autorité romaine.
Hérode Antipas est très proche de la famille impériale et pour cette raison il sera choisi comme médiateur durant les négociations romano-parthes de 36. Grâce à lui, la conférence est un succès, mais sa hâte à rendre compte de la bonne nouvelle à Rome provoque l’hostilité d’Aulus Vitellius, légat de Syrie, plus tard empereur. Vers 37, le roi nabatéen Aretas IV, dont Hérode Antipas avait répudié la fille, attaque le royaume de son rival et lui inflige des dégâts considérables. Quand le tétrarque demande de l’aide à Rome, l’empereur envoie Vitellius, qui, toujours plein de rancune, fait tout son possible pour ne pas arriver. En 37, Caligula devient empereur et Hérodiade, jalouse du succès de son frère Hérode Agrippa Ier, qui vient d’obtenir le titre de roi, persuade son mari de le dénoncer à l’empereur. Mais Hérode Agrippa Ier, ami proche de Caligula, avait devancé Hérode Antipas. C’est ce dernier que Caligula exile en Gaule, où il partira en compagnie d’Hérodiade, tandis qu’Hérode Agrippa Ier ajoute la tétrarchie à ses domaines en 39.
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