HÉTÉROPTÈRES
Les symbiotes
De nombreuses espèces d'Hétéroptères hébergent des micro-organismes ( bactéries ou levures) auxquels on attribue un rôle symbiotique. Les caecums, ou cryptes de l'intestin moyen, sont remplis de bactéries appartenant à une même espèce pour chaque espèce de punaise ; elles occupent surtout les lumières des cryptes, mais il y en a aussi dans les cellules de la paroi. Chez d'autres Hétéroptères (Lygéides, Cimicides), les symbiotes (souvent des levures du genre Saccharomyces) sont localisés dans des cellules spéciales (mycétocytes), réunies en organes (mycétomes) qui semblent dériver du tissu adipeux.
La transmission des bactéries symbiotiques d'une femelle à sa descendance est réalisée par des processus variés mais constants pour chaque espèce. Chez les punaises Plataspides (ex. Coptosoma scutellatum), la femelle dépose au cours de la ponte entre chaque paire d'œufs une goutte rouge rubis de liquide stercoral sécrété par la portion terminale du mésenteron et riche en bactéries symbiotiques. Immédiatement après l'éclosion, avant de prendre toute autre nourriture, les jeunes larves sucent ces gouttes et s'infectent en symbiotes. Chez les Acanthosoma, dont les organes à symbiotes ne communiquent pas avec l'intestin, les femelles possèdent une paire de sacs réniformes formés de petits tubes bourrés de bactéries, lesquels enduisent automatiquement les œufs au moment de la ponte. Dans les cas les plus fréquents, où les symbiotes sont intracellulaires, on connaît plusieurs modes d'infection des ovocytes. Parfois, les symbiotes se libèrent et gagnent directement les ovarioles mais parfois, les symbiotes sont transportés au contact des ovules par les mycétocytes.
Le rôle physiologique de ces symbiotes reste controversé : on admet généralement qu'ils fournissent à leur hôte des vitamines ou des facteurs de croissance (mais les expériences d'élevage d'insectes stériles donnent des résultats très variables selon les espèces) ; il existe aussi une certaine corrélation entre le régime alimentaire et la présence ou l'absence des micro-organismes symbiotiques (ceux-ci ne se rencontrent que chez les suceurs de sève ou de sang, absorbant toujours et exclusivement le même type d'aliments, ils manquent chez tous les prédateurs ou chez les espèces ayant une alimentation assez variée).
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Écrit par
- Robert GAUMONT : docteur d'État ès sciences
- Jean-Yves TOULLEC : maître de conférences H.D.R., université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
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Médias