HIGELIN ARTHUR dit ARTHUR H (1966- )

En route vers le groove

En 2005, Arthur H enregistre au Canada l’album studio Adieu tristesse, qui lui vaut un certain succès populaire. Jacques Higelin, Feist et M ont répondu présents. Le premier pose sa voix sur le mélancolique « Le destin du voyageur », la deuxième envoûte « La chanson de Satie », composée d’après une des Gnossiennes d’Erik Satie, tandis que M participe à cet hommage au western dans lequel les Indiens kidnappent la nouvelle femme du shérif (« Est-ce que tu aimes ? »). Si la voix est toujours rocailleuse, Arthur H, devenu L’Homme du monde (2008), laisse le groove s’immiscer dans sa mélancolie. Ses mélodies, emmenées par le single disco-rock « Dancing with Madonna », célèbrent désormais la danse. Deux ans plus tard, il se transforme en Baba Love. Une parenthèse pimentée d’orgues et de synthétiseurs dans laquelle il invite le comédien Jean-Louis Trintignant, le slameur Saul Williams, et sa sœur, la chanteuse Izia. Pour ses vingt-cinq ans de carrière, il retourne à Montréal, la ville où brille le Soleil dedans. Porté par les musiciens de Patrick Watson, Arthur H se permet des envolées aiguës inédites (« Une femme qui pleure »), évoque la lune (clin d’œil au titre The DarkSide of the Moon de Pink Floyd) et les étoiles, mais aussi les conditions de travail de « La caissière du super » ou la situation des migrants dans « La ballade des clandestins ». En 2018, il publie un dixième (et double) album, Amour chien fou, entre ballades (« La boxeuse amoureuse », hommage à sa mère, femme amoureuse qui tombe et se relève) et pop funky (« Tokyo Kiss », une romance japonaise sur fond de groove éthiopien). Après avoir collaboré avec le metteur en scène Wajdi Mouawad pour la pièce Mort prématurée d’un chanteur populaire dans la force de l’âge (2019), Arthur H fait paraître l’album La Vie (2023), dans lequel il rend notamment hommage à Brigitte Fontaine.