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BEHRENS HILDEGARD (1937-2009)

Cette cantatrice allemande était considérée comme la plus grande soprano wagnérienne de sa génération. Contrairement aux chanteuses qui l'avaient précédée dans le même répertoire, elle était dotée d'un grand tempérament d'actrice. Sa voix, moins puissante que celle de Birgit Nilsson, par exemple, possédait un caractère dramatique qui a conféré une nouvelle dimension aux héroïnes de Wagner et de Richard Strauss qu'elle a incarnées.

Hildegard Behrens naît à Varel, près d'Oldenburg, dans le nord de l'Allemagne, le 9 février 1937, dans une famille de médecins. Après avoir terminé des études de droit, elle se consacre au chant, qu’elle a découvert dans des chœurs d’étudiants. Elle travaille le chant avec Ines Leuwen à la Musikhochschule de Fribourg-en-Brisgau et débute en 1971 à l'Opéra de cette même ville, dans le rôle de la Comtesse (Les Noces de Figaro de Mozart). À l'Opéra-Studio (1971) puis à la Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf-Duisburg (1972-1974) et à l'Opéra de Francfort (à partir de 1974), elle chante notamment Fiordiligi (Così fan tutte de Mozart), Agathe (Le Freischütz de Weber), Marie (Wozzeck de Berg), Elsa (Lohengrin de Wagner) et le rôle-titre de Kátia Kabanová de Janáček. Elle débute au Metropolitan Opera de New York en 1976, dans Giorgetta (Il Tabarro de Puccini), et l'année suivante au Covent Garden de Londres, dans Leonore (Fidelio de Beethoven). Au Met, elle participera à 171 représentations entre 1976 et 1999. Karajan, qui l'a entendue à Düsseldorf pendant des répétitions de Wozzeck, lui offre le rôle-titre de Salomé de Richard Strauss, qu'elle chante à Salzbourg durant le festival de Pâques et enregistre sous sa direction en 1977. Elle se produit sur les plus grandes scènes du monde. À Düsseldorf (1977) puis à l'Opéra de Paris (1980), elle est l'Impératrice de La Femme sans ombre de Richard Strauss. À Salzbourg, pour les quatre-vingt-cinq ans de Karl Böhm (1979), elle chante le rôle-titre d'Ariane à Naxos de Richard Strauss. Elle s'affirme dans le répertoire wagnérien avec Elisabeth (Tannhäuser), puis Senta (Le Vaisseau fantôme, 1978). Elle aborde Sieglinde (La Walkyrie) à Monte-Carlo en 1979, rôle qu'elle reprend aussitôt à Munich, à Düsseldorf et à New York, au Met (1981).

La légende Behrens est en marche. En 1980, elle chante Isolde à Zurich et à Munich (sous la direction de Wolfgang Sawallisch) ; elle l'enregistre en 1981 avec Leonard Bernstein. En 1982, elle incarne Turandot, Elettra (Idomeneo de Mozart au Met), puis c'est Tosca (au disque) avec Lorin Maazel, rôle qu'elle chante à Paris avec Luciano Pavarotti (Cavaradossi) et au Met avec Plácido Domingo, dans une production de Franco Zeffirelli (1985). Elle débute à Bayreuth en 1983, sous la direction de Georg Solti, dans la mise en scène de la Tétralogie par Peter Hall, en chantant les trois Brünnhilde (La Walkyrie, Siegfried, Le Crépuscule des dieux) dans le même cycle, performance renouvelée jusqu'en 1986, puis au Met de 1986 à 1989 et en 1997 (avec James Levine), à Munich en 1987 (avec Wolfgang Sawallisch) et à Vienne (1992-1993, avec Christoph von Dohnányi). Elle aborde en 1987, au Palais-Garnier, à Paris, sous la direction de Seiji Ozawa, le rôle-titre d'Elektra de Richard Strauss, qu'elle va reprendre dans le monde entier (Met en 1992, Teatro Colón de Buenos Aires, Staatsoper de Vienne, Covent Garden, Munich et Salzbourg en 1996). L’État autrichien lui décerne en 1995 le titre de Kammersängerin. Elle enrichit son répertoire avec des incarnations aussi diverses que Cassandre (Les Troyens de Berlioz), Emilia Marty (L’Affaire Makropoulos de Janáček), le rôle-titre de Rusalka (Dvořák), Santuzza (Cavalleria rusticana de Mascagni), Katerina Ismaïlova (Lady Macbeth de Mzensk de Chostakovitch). Elle aborde Kundry[...]

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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