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HILDUIN (770 env.-855)

Élève d'Alcuin, archichapelain de Louis le Pieux, abbé de Saint-Denis en 814, Hilduin, écrivain de valeur, fit de son abbaye, qu'il réforma, un centre fécond d'hagiographie et fut chargé de traduire en latin les œuvres de Denys l'Aréopagite par son souverain, qui en avait reçu, en 827, de l'empereur Michel le Bègue, une copie grecque. Le manuscrit est en belle onciale, mais la traduction latine est assez médiocre et ne fut guère utilisée que par Hilduin et son élève Hincmar. Scot Érigène en avait donné une meilleure, aujourd'hui retrouvée et publiée, qui a eu une longue influence. Hilduin écrivit aussi une Passio sancti Dionysii, où il s'abandonne aux légendes qui confondent l'Aréopagite avec le fondateur de son abbaye. On voit à ces deux exemples que, comme la plupart des écrivains carolingiens, il n'était pas un intellectuel, mais un lettré de cour. Neveu d'Hildegarde, épouse de Charlemagne et mère de Louis le Pieux, il fut naturellement chapelain de cet empereur, illustrant ainsi la collusion du système ecclésiastique avec les réalités dynastiques. Précepteur de Charles le Chauve, il appartient au groupe du haut clergé, qui est attaché à une conception unitaire de l'Empire sous le contrôle de l'Église. Mais il fut ballotté dans les événements qu'il voulait guider. En 830, il se décide contre Louis et est enfermé à l'abbaye de Corvey. Revenu en grâce, il trahit en 840 son serment envers Charles et passe à Lothaire, qu'il suit à Köln et Prüm avant de mourir.

— Marcel PACAUT

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Écrit par

  • : professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université de Lyon-II-Lumière

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