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HINDOUISME

Le terme d'hindouisme s'applique à l'aspect revêtu par le brahmanisme à une époque relativement récente ; bien qu'il fût mis en circulation aux xie et xiie siècles seulement par les envahisseurs islamiques, les réalités qu'il recouvre sont largement antérieures à cet emploi. Lorsque les musulmans parvinrent par vagues successives jusqu'à l'Indus, ils tirèrent du nom du fleuve celui qu'ils décernèrent aux populations vivant sur ses bords puis, par extension, aux coutumes de ces populations. À mesure qu'ils avançaient dans le cœur de l'Inde, vers l'est et vers le sud, ils retrouvaient les mêmes usages, si différents des leurs, auxquels ils donnèrent la même appellation. Ainsi, un terme désignant primitivement les habitants du delta de l'Indus s'étendit peu à peu à tous ceux qui, dans le pays entier, pratiquaient les rites brahmaniques. Et l'habitude s'est établie de le réserver à certaines formes prises par cette religion vers les environs de l'ère chrétienne.

L'une des caractéristiques les plus importantes de l'hindouisme est l'appartenance à la caste, fait si général qu'il intervient même dans les milieux qui prétendent s'en affranchir.

Le mot « caste », d'ailleurs, n'est pas non plus indien, mais d'origine portugaise ; il désigne une structure sociale qui se présente sous deux aspects. Le premier, presque uniquement théorique – tel, du moins, qu'on le trouve attesté dans les Veda, 1 500 ans avant notre ère –, définit une société divisée en quatre catégories (varṇa), qui n'ont jamais dû exister d'une manière aussi rigide. En revanche, l'autre forme, qui remonte très haut dans le temps, est la fragmentation en des groupes nombreux déterminés par des particularités le plus souvent en dépendance des métiers exercés : quelque chose d'assez proche de ce que pouvaient être les corporations dans l'Europe médiévale.

Le goût de la classification, si foncièrement indien, a introduit un mécanisme semblable parmi ceux qu'on appelle les hors-caste et que la pure tradition brahmanique rejette. Entre eux se sont établies de nouvelles strates, qui les situent plus ou moins bas dans l'échelle sociale.

L'unité religieuse que recouvre le mot « hindouisme » est plus une attitude générale que l'accord fait sur des dogmes particuliers. Sans doute trouve-t-on partout répandue la croyance aux renaissances successives ( saṃsāra) auxquelles, sous le poids des actes accomplis dans les existences antérieures (karman), un principe spirituel individuel est astreint jusqu'à sa parfaite purification. Mais, héritée de formes brahmaniques plus anciennes, telles qu'on les rencontrait déjà dans les upaniṣad classiques, cette notion est panindienne, commune au bouddhisme comme au brahmanisme, et en liaison avec la croyance à l'éternité de l'univers.

L'identité du soi individuel (Ātman) à l'Absolu (Ātman ou brahman), Soi universel, reste le centre des spéculations traditionnelles ; cependant, ce qui caractérise surtout l'hindouisme, c'est sa tendance plus ou moins accentuée à mettre en évidence une Personne Suprême. Tantôt il la subordonne au Principe impersonnel – ce sera la position, entre autres, du courant imprégné de vedanta shankarien –, tantôt il l'y superpose – et ce sera l'attitude adoptée par ce qu'on a nommé les mouvements sectaires.

Le contenu religieux

Brahmanisme ancien et hindouisme

Il est impossible de séparer de façon nette cet ensemble religieux qu'est l'hindouisme de celui qu'on a désigné arbitrairement comme « brahmanisme ancien » et qui connaîtra, du reste, plusieurs reviviscences au cours des siècles, tandis qu'autour de lui l'hindouisme se développe de manière continue. On peut considérer en gros que[...]

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Écrit par

  • : directeur d'études honoraire à l'École pratique des hautes études (Ve section)

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