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HINDOUISME

Le culte et les textes sacrés

Vers la simplicité des rites

Les grands sacrifices brahmaniques, qui étaient déjà en déclin avant notre ère, disparaissent de plus en plus. Des rites plus simples les remplacent ; bien souvent, ils n'exigent plus l'intervention d'exécutants attitrés s'interposant entre le fidèle et son dieu. Toutefois, quoique le rite soit jugé insuffisant pour conduire à la Délivrance, sa valeur d'auxiliaire demeure. En tant que tel, même les milieux voués à la bhakti le conservent. Dans d'autres groupes où cet aspect de la religion ne prédomine pas, nombre de pratiques ont gardé la faveur de la foule.

Mais l'hommage ( pūjā) a remplacé le sacrifice. Il s'exprime à l'aide d'offrandes d'eau, de fleurs, de lumières, de graines ou de gâteaux donnant une représentation figurée du dieu, que celle-ci appartienne à la tradition commune ou qu'elle soit la forme divine adoptée par une secte.

Comme par le passé, rites domestiques et rites collectifs coexistent ; Manu, la Gītā, d'autres autorités encore leur servent de garants. Dans son ensemble, l'Épopée insiste sur les divers moyens de se concilier les dieux. Pour la foule, en effet, la suprématie de l'Absolu Personnel apparaît plus théorique que sentie et la multitude des êtres divins du panthéon traditionnel, grossie de celle des divinités locales, reprend dans la pratique l'avantage sur les tendances monothéistes.

Aussi bien l'image divine n'est-elle pas une simple représentation : du point de vue métaphysique, on admet que la Réalité Ultime déborde infiniment la forme qui l'évoque, mais, pour le fidèle, la statue participe à la divinité – et pas seulement dans le vishnouisme où ce sentiment paraît particulièrement développé. Les images ont leur vie propre : le culte rendu dans les temples à la statue principale reproduit les rites laïques d'une journée royale. Un desservant (ou des desservants) lui est attaché qui, dans les groupes sectaires de tradition shivaïte, n'appartient pas toujours à la caste brahmanique.

L'adoration des images relève autant du culte privé que du culte public ; les rites ayant pour objet l'image domestique se pratiquent dans chaque demeure. Le maître de maison en est l'officiant ordinaire ; cependant, en son absence, quelque autre membre de la famille peut le suppléer.

Tous ces rites s'accompagnent de prières murmurées, qui sont souvent de brèves formules ( mantra) indéfiniment répétées. La plus répandue, la plus populaire, celle qui entre dans la plupart des autres formules est la syllabe mystique «  om » contraction phonétique de trois lettres a, u, m, qu'on dit parfois symboliser les dieux de la grande triade – Brahmā, Viṣṇu et Śiva –, mais dont l'usage remonte plus haut que l'apparition de celle-ci. Chaque secte possède son mantra propre, communiqué à ses membres lors de leur initiation, car l'initiation, rite essentiel pour les trois varṇa (castes) supérieurs dans le brahmanisme traditionnel, prend une importance toute spéciale dans la perspective des cultes sectaires où le groupe revêt un sens bien plus prégnant.

Une autre coutume fortement établie dans le brahmanisme est la vénération portée aux tīrtha, lieux sacrés, aux gués des fleuves et particulièrement aux confluents des rivières. Les rites de purification tiennent une grande place dans la vie quotidienne : les ablutions accompagnées de prières s'imposent trois fois le jour ainsi qu'en de nombreux autres moments de l'existence.

Tout cours d' eau symbolise le Gange, Gaṅgā mātā « notre Mère le Gange », dont le simple contact lave de toutes les souillures. Le Mahābhārata consacre plusieurs chapitres du livre III à l'énumération des tīrtha les plus vénérables. Les pèlerinages, en grande faveur dans toute[...]

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Écrit par

  • : directeur d'études honoraire à l'École pratique des hautes études (Ve section)

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