- 1. Les fondements de la danse hip-hop
- 2. Le paysage social de la danse hip-hop
- 3. Au milieu du cercle, le danseur
- 4. Le hip-hop dans la politique culturelle
- 5. La danse hip-hop hors de la France
- 6. Une danse contemporaine
- 7. Quelle place pour les femmes ?
- 8. Les battles, un rite moderne
- 9. Bibliographie
HIP-HOP (danse)
Au milieu du cercle, le danseur
Partout où elle s’exprime, la danse hip-hop s’appuie sur quelques éléments fondamentaux : le cercle, l’espace ouvert, la rue. La ville est le décor de cette danse, décor utilisé pour le cercle dans lequel les danseurs se donnent à voir et se défient. Le hip-hop est une danse du cercle. Les figures du danseur dessinent un mouvement circulaire, construit autour de l’axe de son propre corps : tourner sur la tête, tourner sur la main ou le coude, tourner encore dans des figures imposées mais sans cesse réinventées. La break dance redistribue les forces, cherche les déséquilibres à l’intérieur d’un équilibre hautement maîtrisé, hors de toute verticalité imposée, dans des nouveaux repères spatiaux que sont le sol et l’horizontalité. La break dance demande à chavirer dans la vitesse tout en gardant le contrôle. Il faut toujours trouver le centre, son point d’équilibre à soi et son bon point d’appui au sol pour se jeter, pour tenir, pour être encore en équilibre. Le cercle signifie aussi une danse entre soi dans la rue, qui ne se donne pas initialement en représentation pour une scène, pour du spectacle.
Même si la danse hip-hop se pratique désormais essentiellement en salle et qu’elle se calque sur les autres danses, en ménageant temps d’échauffement et temps de répétition, les danseurs n’abandonnent jamais totalement l’espace extérieur qui est nécessaire à l’inspiration créatrice. Ils occupent l'espace comme les graffeurs s’emparent des murs. Ils y reviennent de temps à autre, tant il est vrai que l’espace ouvert urbain permet de développer de nouveaux gestes.
En France, le hip-hop a toujours amené ses membres à « casser » l'emprisonnement territorial de la banlieue. Il impulse un mouvement de la périphérie vers le centre des villes. Et les danseurs ont très vite été conduits à redéfinir les frontières de leur propre territoire car, à sortir de leurs blocs d'immeubles, l'espace urbain n'a pas de limites : c'est une cage d'escalier où les danseurs ont fait leurs premiers pas ; c'est le terrain de la cité, les parkings, les entrées des grandes surfaces ; ce peut-être encore les lieux les plus connus de la ville. Au tout début, les Halles et le Trocadéro à Paris, ou encore la place de l'Opéra à Lyon étaient de tels lieux symboliques de visibilité sociale.
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Écrit par
- Claudine MOÏSE : professeure des Universités, sociolinguiste
Classification
Médias