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HIPPOCRATE DE COS (460-env. 370 av. J.-C.)

La « Collection hippocratique »

Comme l'analyse des témoignages externes ne permet de préciser l'origine que d'un fort petit nombre de traités, un effort important à été fait, surtout depuis la seconde moitié du xixe siècle, pour essayer de déterminer par une analyse interne, en tenant compte des affinités ou des oppositions entre les traités et en les rattachant dans la mesure du possible à l'école d'Hippocrate, celle des Asclépiades de Cos dite école de Cos (ou coaque), ou à l'école voisine, celle des Asclépiades de Cnide, dite école de Cnide. Mais d'assez nombreux traités de provenance inconnue sont venus se joindre lors de la formation du corpus.

Un ensemble de traités est traditionnellement rattaché à l'école de Cos. À cet ensemble appartient le groupe bien défini des traités chirurgicaux, même si la chirurgie ne formait pas encore une branche distincte de la médecine. Il comprend des traités parfaitement rédigés qui décrivent avec maîtrise et minutie soit les différentes plaies de la tête, dues notamment aux armes de jet, et leur traitement avec une description très précise de la trépanation (Blessures de tête), soit les différentes méthodes pour réduire et soigner les luxations ou les fractures en respectant la conformité naturelle des membres et en évitant les procédés de réduction inutilement spectaculaires (Fractures et Articulations ; les luxations étaient fréquentes au cours des exercices pratiqués dans la palestre). À côté de ces traités destinés à la publication, il y a des traités rédigés en style lapidaire qui devaient servir d'aide-mémoire : l'Officine du médecin donne les règles générales qui président à la pratique des opérations ou des pansements dans le local du médecin ; et le Mochlique (dont le titre dérive du nom grec d'un instrument de chirurgie destiné à réduire les luxations, le « levier ») est un abrégé, avec remaniements, de Fractures et d'Articulations. Un autre groupe cohérent est attribué à l'école de Cos, c'est le groupe des sept livres des Épidémies comprenant trois sous-groupes (I et III, II, IV et VI ; V et VII), rédigés à des dates différentes dans une période qui va de la dernière décennie du ve siècle au milieu du ive siècle avant J.-C. Issus de l'expérience des médecins qui voyagent et exercent dans différentes cités plus ou moins éloignées de leur pays d'origine et où ils font des séjours d'une ou plusieurs années, ces ouvrages, dans leur forme originelle assez bien conservée dans ÉpidémiesI et III, consignent avec un sens aigu de l'observation, année par année, en relation avec la constitution climatique, les maladies qui prédominèrent saison par saison dans le lieu où le médecin avait son officine, en y ajoutant éventuellement d'une part des propositions générales nées de l'observation, d'autre part des descriptions cliniques de malades particuliers dont l'évolution de la maladie est scrupuleusement notée avec la mention des jours. Les auteurs des Épidémies ont exercé essentiellement en Grèce du Nord (Thessalie, Thasos et région de la côte thrace jusqu'à la Propontide) ; cela n'est sans doute pas sans rapport avec l'installation d'Hippocrate en Thessalie. Le seul médecin qui fasse référence à un malade de Cos est l'auteur du ProrrhétiqueI ; cet auteur est vraisemblablement un membre de l'école qui devint lui aussi médecin itinérant, car il fait allusion ailleurs à un malade de la cité d'Odesse, colonie milésienne sur la côte ouest du Pont. En rapport avec l'activité du médecin voyageur est aussi le traité des Airs, eaux, lieux, vraisemblablement antérieur au groupe des Épidémies. Ce traité est en effet écrit pour le médecin qui arrive dans une ville inconnue ; il expose les diverses conditions[...]

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Écrit par

  • : professeur de grec à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Média

Hippocrate - Cos - crédits : Rabatti - Domingie/ AKG-images

Hippocrate - Cos

Autres références

  • HIPPOCRATE DE COS, en bref

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    Père de la médecine occidentale, Hippocrate est né en — 460, dans l'île grecque de Cos. Il appartenait à une longue lignée de médecins remontant, selon la légende, à Asclépios (l'Esculape des Latins) et, par lui, au dieu Apollon. On connaît ses principes et son enseignement par les aphorismes dont...

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