HIROSHIGE ANDŌ (1797-1858)
La révélation
En 1832, Hiroshige eut la chance d'accompagner une mission officielle à Kyōto. Ce voyage allait décider de tout son avenir : ébloui par la beauté du pays qu'il traversait, il en fit une série de croquis qui lui servirent pour la composition des Cinquante-Trois Étapes de la route du Tōkaidō (Tōkaidō gojūsan tsugi), parues en 1833-1834. Le succès que connut cette œuvre fut d'emblée considérable et ne se démentit jamais par la suite. Aussi en fit-il au moins vingt versions différentes, mais aucune n'atteignit la qualité artistique de la première. Cependant, Hiroshige fut dès lors considéré comme le plus grand paysagiste japonais de tous les temps.
Ainsi, après plus de vingt ans de travail obscur, il était parvenu d'un coup à la maîtrise absolue de son sujet, son seul maître étant en somme la nature elle-même. Pendant dix ans environ, il allait donner le meilleur de lui-même dans des œuvres admirables comme ses séries de fleurs et d'oiseaux (kachō), la très belle suite des Huit Vues du lac Biwa (Ōmi hakkei, 1834), précédées et suivies de versions moins bonnes, ses Meisho (sites célèbres de Kyōto et surtout d'Edo), la série fameuse des Soixante-Neuf Étapes de la route de Kiso (Kisokaidō rokujūku tsugi, 1839) en collaboration avec Eisen (1790-1848), et les très célèbres estampes des Poèmes japonais et chinois (Wakan Rōei shu, vers 1840).
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Écrit par
- Chantal KOZYREFF : conservatrice des collections Japon, Chine et Corée aux Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, gestionnaire des musées d'Extrême-Orient
Classification
Médias
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