ḤIṢN
Le terme, dont la racine évoque l'idée de sécurité, signifie en arabe « forteresse », lieu isolé retranché. On le retrouve dans la toponymie arabe en Orient, aux confins arabo-byzantins (Ḥiṣn Kayfa, Ḥiṣn Mansūr, Ḥiṣn Ziyad), au Séistan en Iran (Hisn at-Tak), et jusqu'en Castille (Isnal loz, de l'arabe Ḥiṣn al-Lawz ; Aznalcazar, de Ḥiṣn al-Qasr). C'est le nom donné par les textes arabes aux châteaux des croisés comme Hisn al-Akrâd pour le Krak des chevaliers. Ce type de château occupe un site dominant, souvent un piton escarpé peu accessible et difficile, ou une masse rocheuse isolée d'un plateau par un fossé (khandak). Sa mission est de surveiller le pays alentour et de garder les voies de pénétration. Il ne peut empêcher les expéditions de pillage et laisse passer les razzias ennemies, mais toute conquête durable de la forteresse supposait de longues opérations de siège. La solide enceinte de pierre adapte son périmètre aux accidents de terrain. Couronnée d'un chemin de ronde, elle est flanquée de tours d'angle et de bastions. Ses locaux peu spacieux comprennent des réduits pour le tir, des casernements, des magasins pour armes et vivres, des citernes souvent alimentées par captage de source. En temps de paix, les hommes de la garnison logent au pied du château avec leurs familles. À l'arrivée de l'ennemi, le ḥiṣn sert de refuge à la population et au bétail des environs.
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Écrit par
- Nikita ELISSÉEFF : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Lyon
Classification
Média