HISTAMINE
Les substances antihistaminiques H1 ou antihistaminiques de synthèse
Structure
Les antihistaminiques de synthèse constituent un large groupe des substances, chimiquement hétérogènes, qui inhibent les effets de l'histamine au niveau des effecteurs.
Dans les années 1937-1939, D. Bovet et A. M. Staub ont étudié les premiers corps synthétiques doués de propriétés antihistaminiques. B. Halpern a découvert, en 1942, une série de dérivés de polyméthylène diamine, parmi lesquels le plus actif a été l' antergan, qui fut le premier antihistaminique utilisé avec succès en thérapeutique ; puis, en 1945, Halpern a montré les propriétés pharmacologiques et thérapeutiques très remarquables des dérivés de la phénothiazine, dont le représentant le mieux connu est le phénergan. Certains dérivés de la phénothiazine, tels que la chloropromazine, ont acquis leur notoriété par leurs propriétés psychopharmacologiques.
Pharmacologie
Administrés préventivement, les antihistaminiques protègent l'animal contre plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de doses létales d'histamine.
Ils neutralisent efficacement les effets de l'histamine sur la musculature lisse : bronches, organes digestifs et génito-urinaires et sur l'appareil circulatoire. L'effondrement de la pression artérielle, la paralysie du tonus vasculaire, l'augmentation de la perméabilité capillaire, tous les symptômes qui constituent les éléments du choc histaminique sont efficacement corrigés par les antagonistes synthétiques.
D'une manière générale, les effets toniques de l'histamine sont plus faciles à combattre que les actions inhibitrices.
Action antianaphylactique
La propriété la plus originale des antihistaminiques de synthèse, et qui leur donne un intérêt particulier sur le plan physiopathologique, est leur activité antianaphylactique. Le fait qu'ils exercent une action protectrice contre le choc anaphylactique apporte un argument de poids, sinon décisif, en faveur de la théorie histaminique des accidents anaphylactiques. Toutefois, il convient de souligner que les antihistaminiques de synthèse se montrent plus efficaces dans leurs effets antagonistes de l'histamine que par leur capacité de protéger l'animal contre le choc anaphylactique.
Ce paradoxe pourrait s'expliquer par le fait que, dans la réaction anaphylactique et, parallèlement, dans les manifestations allergiques cliniques, l'histamine libérée agit in loco nascendi, ce qui laisse supposer une concentration locale impossible à atteindre lors de l'injection de l'histamine par voie parentérale.
Applications thérapeutiques
Les effets remarquables des antagonistes de l'histamine, dans les réactions d'hypersensibilité expérimentale, autorisaient des tentatives thérapeutiques dans les maladies allergiques, qui relèvent fondamentalement des mêmes processus immunologiques. Les résultats obtenus ont largement confirmé cette thèse.
Conformément à leurs propriétés pharmacologiques, les antihistaminiques ont trouvé leurs indications dans la plupart des affections allergiques, mais aussi dans d'autres conditions. Dans les maladies allergiques proprement dites (urticaire, œdème angioneurotique, diverses dermatoses prurigineuses, maladie sérique), ils constituent la médication irremplaçable. Il en est de même dans le choc anaphylactique et ses équivalents, qu'on observe chez l'homme après administration de sérums thérapeutiques, de médicaments comme la pénicilline, et dans les accidents graves qui surviennent après piqûre d'insectes chez les individus sensibilisés ou après ingestion de certains aliments. Si, dans l'asthme, leur action est inconstante, par contre leurs effets thérapeutiques sont manifestes dans le coryza spasmodique, dans le rhume des foins (pollinose), dans les conjonctivites allergiques... Ils sont également[...]
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Écrit par
- Serge BONFILS : professeur à l'université de Paris-VII, faculté Xavier-Bichat, chef du service de gastroentérologie à l'hôpital Bichat
- Bernard HALPERN : membre de l'Institut, professeur au Collège de France, directeur de l'Institut d'immunologie
Classification
Médias
Autres références
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