- 1. L'Atlantique dans l'Antiquité
- 2. Les Vikings
- 3. Les voyages des Portugais
- 4. Christophe Colomb
- 5. La découverte de l'Amérique
- 6. La lutte pour la maîtrise des routes de l'Atlantique
- 7. Le commerce de l'Atlantique aux XVIIe et XVIIIe siècles
- 8. La civilisation atlantique
- 9. Le déclin de l'hégémonie britannique sur l'Atlantique
- 10. L'Atlantique depuis le début du XXe siècle
- 11. Bibliographie
ATLANTIQUE HISTOIRE DE L'OCÉAN
Les voyages des Portugais
Or bateaux et techniques nautiques font de grands progrès entre le xiiie et le xve siècle. Pendant ce temps, les relations maritimes par cabotage relient ces deux grands centres du commerce que sont la Méditerranée et la Baltique. Sur le plan technique, on passe de la barque viking, longue et étroite, au lourd et massif kogge puis au galion et à la caravelle, très larges par rapport à leur longueur, et jaugeant jusqu'à 500 tonneaux, au lieu de 50. Galions et caravelles possèdent trois ou quatre mâts, armés de plusieurs voiles carrées ou rectangulaires, et non plus un seul mât et une grande voile unique, difficile à manœuvrer. L'antique aviron-gouvernail est remplacé par un gouvernail pivotant sur un gond, fixé sous l'étambot, et mû par une barre. La boussole, connue depuis longtemps des Chinois, apparaît en Occident au xiie siècle. Elle est encore rudimentaire : c'est une aiguille aimantée posée sur un fétu de paille qu'on laisse flotter dans une cuve d'eau. Mais, dès le xve siècle, l'aiguille est montée sur pivot et enfermée dans une boîte de buis suspendue à la « cardan » : c'est déjà le « compas » moderne, éclairé la nuit. Vers le xve siècle également apparut le « loch », cordelette reliée à un flotteur et munie de « nœuds » régulièrement espacés : il permettait d'évaluer de manière assez rigoureuse la vitesse du bateau. L'utilisation de l'astrolabe et de tables de calcul, telles que les « tables alphonsines », donnait la possibilité de faire le « point ».
Dès le début du xive siècle, des voyages systématiques d'exploration sont entrepris dans l'Atlantique. Vers 1300, des matelots de Cherbourg abordent aux « îles Fortunées ». En 1312, des marins normands, conduits par le Génois Malocello, en prennent possession, et en 1344, le pape Clément VI nomme grand maître des Canaries l'amiral de France Louis de La Cerda. Celui-ci n'alla jamais jusqu'à ces îles, mais elles furent fréquemment visitées par les Français jusqu'à la guerre de Cent Ans. À cette époque, les communications entre les Canaries et la France furent coupées, et Jean de Béthencourt, qui en était le maître, dut se reconnaître vassal de la Castille. Celle-ci les disputa au Portugal, mais les traités d'Alcaçova et de Tolède, en 1479 et 1480, reconnurent définitivement à l'Espagne la possession des Canaries.
Déjà, à cette époque, les Portugais avaient commencé la reconnaissance scientifique des rivages atlantiques de l'Afrique. Cette entreprise fut menée par le roi Jean Ier lui-même, ou plus exactement par son fils, l'infant don Enrique, appelé improprement d'ailleurs Henri le Navigateur. Le but principal était sans doute la lutte menée inlassablement depuis plusieurs siècles contre les Maures musulmans. Cependant, les raisons économiques ne doivent pas être exclues, ni même la curiosité scientifique. Dès 1415, une expédition portugaise s'empare de Ceuta et crée ainsi une base en Afrique. Mais la conquête ne pouvait être consolidée qu'en s'étendant à l'intérieur. Précisément, on disait qu'il existait au centre de l'Afrique un royaume chrétien dirigé par le Prêtre Jean. Pourquoi ne pas s'unir avec lui contre les Maures ? L'entreprise portugaise fut donc conçue à la fois comme une expédition de découvertes, comme une opération commerciale et comme une croisade. Elle fut remarquablement organisée, avec son quartier général à Sagres, à l'extrémité de la pointe sud-ouest de l'Algarve. À Sagres, Henri établit un arsenal pour la construction et la réparation des navires, une bibliothèque où collections de cartes et récits de voyages étaient accumulés, un service de renseignements. À partir de 1420, chaque année, une expédition fut dirigée de Sagres vers le sud. D'abord Madère fut atteinte et occupée. En 1431, les Açores étaient[...]
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Écrit par
- Jacques GODECHOT : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
- Clément THIBAUD : maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Nantes
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