- 1. L'Atlantique dans l'Antiquité
- 2. Les Vikings
- 3. Les voyages des Portugais
- 4. Christophe Colomb
- 5. La découverte de l'Amérique
- 6. La lutte pour la maîtrise des routes de l'Atlantique
- 7. Le commerce de l'Atlantique aux XVIIe et XVIIIe siècles
- 8. La civilisation atlantique
- 9. Le déclin de l'hégémonie britannique sur l'Atlantique
- 10. L'Atlantique depuis le début du XXe siècle
- 11. Bibliographie
ATLANTIQUE HISTOIRE DE L'OCÉAN
La découverte de l'Amérique
En fait, ce sont les successeurs de Christophe Colomb, navigateurs et conquistadores, qui ont découvert l'Amérique et ont fait connaître cette découverte à l'Europe. Tout d'abord, Amerigo Vespucci dont le prénom a été donné au nouveau continent. Italien comme Colomb, Vespucci est né en 1454, à Florence. Son père avait une maison de commerce qui possédait des succursales en Espagne. Vespucci fut envoyé dans une de celles-ci, à Séville, en 1491. C'est là, et à l'exemple de Colomb, que Vespucci organisa une expédition transocéanique. Il quitta Cadix le 10 mai 1497, soit entre le deuxième et le troisième voyage de Colomb. Avant Colomb, il touche le continent sud-américain, dans une région « où les habitations sont bâties sur l'eau, comme à Venise » et qu'il appelle pour cela Veneziola (l'actuel Venezuela). Puis il côtoie le golfe du Mexique, depuis la Floride jusqu'à la presqu'île du Yucatán. Revenu à Cadix, le 15 octobre 1498, il en repart le 16 mai 1499, alors que Colomb, au cours de son troisième voyage, séjourne à Saint-Domingue, Vespucci s'aventure plus au sud et semble être arrivé dans la région du cap San Roque, dont Pedro Alvarez Cabral devait prendre possession, l'année suivante, au nom du roi de Portugal.
L'année 1500 a été marquée par une grande activité des navigateurs et des explorateurs. Au nord, Giovanni Caboto, lui aussi génois de naissance, mais anglais d'adoption (Jean Cabot), reconnaît les côtes de l'Amérique entre l'embouchure du Saint-Laurent et celle de l'Hudson au cours de deux ou peut-être trois voyages. Le Portugais Cortereal, en 1500 et 1501, arrive dans les mêmes régions. Au centre, Bastidas et La Cosa explorent le golfe des Antilles ; au sud, Vicente Yáñez Pinzón, Lepe et Cabral, les côtes du Brésil. Restait à savoir si le continent du Nord et celui du Sud étaient reliés, ou s'il existait un détroit entre les deux. Voilà ce que Vespucci voulait découvrir. Il entreprend donc un voyage d'exploration, non pour le compte de l'Espagne mais pour celui du Portugal. Il part le 10 mai 1501, met le cap sur le sud-ouest, atteint le Brésil au cap San Roque, mais, se dirigeant vers le sud, il arrive dans une grande baie (Bahia) le 1er novembre, et dans une autre, qu'il prend pour l'estuaire d'une rivière, le 1er janvier (Río de Janeiro). Il pousse jusqu'au-delà du Río de La Plata, reconnu le 15 février 1502, rallie les côtes d'Afrique et revient à Lisbonne le 7 septembre 1502. Cette expédition enrichissait prodigieusement les connaissances sur les rivages occidentaux de l'Atlantique, mais ne résolvait pas la question du détroit. Au cours d'un quatrième voyage, en 1503-1504, Vespucci n'arriva pas davantage à résoudre le problème. Il n'en reste pas moins que les voyages de Vespucci eurent en Europe, dans le « monde savant », un énorme retentissement, plus que ceux de Colomb, parce qu'il avait reconnu une longueur de côtes infiniment plus grande. Aussi n'est-il pas étonnant que trois ans après le dernier voyage de Vespucci, un moine érudit de Saint-Dié, Waldseemüller, ait proposé de donner un nom aux terres immenses qui venaient d'être découvertes et qui, de toute évidence, formaient un nouveau continent : « Comme l'Europe et l'Asie, dit-il, ont reçu des noms de femmes, je ne vois aucune raison pour ne pas appeler cette autre partie (du monde) Amerige, c'est-à-dire terre d'Amerigo ou America, d'après l'homme qui l'a découverte », et il inscrivit ce nom dans son traité de cosmographie, qui parut en 1507, un an après la mort de Colomb.
Désormais, l'exploration des côtes de l'Amérique poursuit son cours, méthodiquement. En 1512, Ponce de León, gouverneur de Porto Rico, accomplit le périple[...]
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Écrit par
- Jacques GODECHOT : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
- Clément THIBAUD : maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Nantes
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Médias
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