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PSYCHOLOGIE HISTOIRE DE LA

L’âge d’or du comportementalisme

C’est bien un fonctionnalisme radical qui émerge aux États-Unis au cours des années 1910 avec la figure de John Broadus Watson (1878-1958), fondateur de la nouvelle école béhavioriste américaine : dans un article de 1913, il rejette la psychologie introspective et déclare que la psychologie doit être strictement objective, laissant de côté les données subjectives ou les interprétations en termes de conscience. De plus, le but véritable de la psychologie n’est pas de décrire ou d’expliquer les états conscients, mais de prédire et de contrôler le comportement observable. En fait, Watson propose, dans une période charnière de l’histoire, un programme de recherche novateur aux jeunes psychologues américains, notamment en soulignant que toute conduite est la conséquence d’un apprentissage « stimulus-réponse » (S-R). C’est dans ce cadre qu’il va faire connaître les travaux de l’école réflexologique russe d’Ivan Pavlov (1849-1936) et Vladimir Bekhterev (1857-1927), considérant toute conduite comme l’élaboration d’un réflexe conditionnel. Le béhaviorisme watsonien eut une profonde influence sur les théories de l’apprentissage et sur les jeunes psychologues américains. Sous l’influence notamment de Clark Leonard Hull (1884-1952), Edward Lee Thorndike (1874-1949), Edwin Ray Guthrie (1886-1959), Edward Chace Tolman (1886-1959), John Alexander McGeoch (1897-1942) et surtout Burrhus Frederic Skinner (1904-1990), l’école béhavioriste domina la psychologie américaine à une époque où les guerres avaient considérablement affaibli la recherche psychologique en Europe, notamment en France et en Allemagne. La psychologie scientifique va s’« américaniser » après la Seconde Guerre mondiale et devenir ainsi internationale, même si quelques grandes figures de la psychologie européenne, notamment en psychologie de l’enfant, tels le Suisse Jean Piaget (1896-1980), le Français Henri Wallon (1879-1962) ou le Russe Lev Vytgoski (1896-1934), allaient avoir une influence considérable sur le mouvement psychologique post-béhavioriste.

Il n’y a pas de place dans le schéma béhavioriste S-R pour une force psychique susceptible de s’insérer entre les stimuli et les réponses. Cette perspective s’est rapidement avérée trop étroite et le besoin se fit sentir d’intercaler entre S et R des variables intermédiaires. De nombreux chercheurs mirent l’accent sur le rôle des médiateurs qui assurent le passage de S à R, se référant habituellement à la théorie médiationnelle développée par Charles Osgood (1916-1991). L’heure était donc venue d’accorder une plus grande importance aux mécanismes internes qui permettent l’élaboration de la stimulation (S) et qui déterminent d’une manière spécifique la réponse (R) du sujet.

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Écrit par

  • : professeur de psychologie, université de Paris-V-René-Descartes

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<em>Les Quatre Tempéraments</em>, Livre des barbiers-chirurgiens de la ville d’York - crédits : British Library/ AKG-images

Les Quatre Tempéraments, Livre des barbiers-chirurgiens de la ville d’York

<em>Une leçon clinique à la Salpêtrière</em>, A. Brouillet - crédits : Photo 12/ Universal Images Group/ Getty Images

Une leçon clinique à la Salpêtrière, A. Brouillet

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