HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, Jules Michelet Fiche de lecture
L'Histoire de la Révolution française, de Jules Michelet (1798-1874), a été publiée de 1847 à 1853. L'œuvre est à la fois riche d'une documentation collationnée par l'auteur, directeur de la section historique des Archives depuis 1831, et fécondée par le parti pris de ses sympathies et antipathies à l'égard des protagonistes qu'il met en scène.
L'histoire du peuple
Michelet commence son ouvrage par un récapitulatif sommaire de l'histoire de France, puis s'attaque à son propos véritable avec les États généraux de 1789. Il choisit de clore les vingt et un livres de son Histoire de la Révolution française avec l'évocation de la mort de Robespierre sur l'échafaud, en juillet 1794 : « Il poussa un rugissement... On le vit un moment pâle, hideux, la bouche ouverte toute grande et ses dents brisées qui tombaient... Puis, il y eut un coup sourd... Ce grand homme n'était plus. » Si la Commune de Paris, la Convention sont considérées avec une attention bienveillante, le jugement sur la période de la Terreur est sans appel : la France a été sauvée « malgré la Terreur » et non par elle. Les portraits individuels (Danton, Marat, Robespierre) sont empreints d'un grand souci de vraisemblance psychologique, afin de montrer à la fois l'homme public et l'individu intime.
Dans cette fresque monumentale, Michelet souhaite avant tout rendre sa place au peuple, en faire un élément de la dynamique révolutionnaire, et non un spectateur passif. C'est donc la vie quotidienne du peuple qui occupe la place la plus essentielle du récit ; grands événements et grands hommes lui sont subordonnés, leur poids respectif dans la Révolution étant compris, analysé à travers ce filtre. Tout comme dans son Histoire de France (1833-1844) ou dans Le Peuple (1846), Michelet s'efforce de montrer que le peuple détermine le cours des événements, mais aussi la carrière des grands hommes, et finalement donne sa vie aux institutions. L'œuvre atteint alors sa plus grande réussite, quand l'auteur met en scène les « journées » qui ont marqué la Révolution : prise de la Bastille, fête de la Fédération, grandes batailles.
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Écrit par
- Jean-François PÉPIN : agrégé d'histoire, docteur ès lettres, professeur au lycée Jean-Monnet, Franconville
Classification
Autres références
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MICHELET JULES (1798-1874)
- Écrit par Paul VIALLANEIX
- 2 766 mots
- 2 médias
...français. Il en peignit le portrait contemporain dans Le Peuple (1846). Il jugea surtout urgent d'en célébrer le dernier et le plus haut exploit : la Révolution de 1789, dont il publia l'histoire de 1847 à 1853. Dans cette entreprise, il bénéficia non seulement de l'expérience acquise au cours de la...