- 1. Une actualité brûlante
- 2. Aux origines
- 3. Entre science et propagande
- 4. Une histoire nationale
- 5. L'histoire pour éduquer
- 6. Fabrication de mémoire, thaumaturgie identitaire
- 7. Au tribunal de l'histoire
- 8. Les formes nouvelles de la commande
- 9. Diffusion de la littérature historique et démultiplication des usages
- 10. Bibliographie
HISTOIRE (Histoire et historiens) Les usages sociaux de l'histoire
Une histoire nationale
Au-delà de la commande reconnue et acceptée par l'historien s'organise une zone grise où la quête de la vérité s'inscrit dans le contexte de production d'une légitimité pour une collectivité. Ainsi, le xixe siècle devient le « siècle de l'histoire » parce que l'histoire s'y fait science tout en fournissant l'arsenal de justifications et d'identifications qui fonde les États-nations. Dans cette phase de « fabrication » des entités nationales, la création d'une historiographie nationale, preuve de l'ancienneté de la nation et de sa consécration nécessaire sous la forme d'un État, grève d'anachronismes les écrits savants. Aussi bien les érudits allemands autour de l'entreprise des Monumenta Germaniae historica que les historiens libéraux de la Restauration remplissent ce rôle de constructeurs d'une geste nationale. Le succès des procédures critiques selon les canons de la science historique allemande ne freine pas le phénomène mais tend au contraire à démontrer la valeur objective de ces démonstrations. En 1876, Gabriel Monod délivre dans l'article inaugural de la Revue historique la forme la plus achevée de cette imbrication de l'idéal savant et de la célébration nationale : « C'est ainsi que l'histoire, sans se proposer d'autre but et d'autre fin que le profit qu'on tire de la vérité, travaille d'une manière secrète et sûre à la grandeur de la Patrie en même temps qu'au progrès du genre humain ».
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Écrit par
- Olivier LÉVY-DUMOULIN : professeur des Universités en histoire contemporaine, Institut d'études politiques, université de Lille-II
Classification
Médias
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