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HOLLYWOOD

Une ère nouvelle de l’image

Le début du xxie siècle est caractérisé par plusieurs tendances lourdes : la baisse du marché vidéo, le renforcement de l’oligopole des majors, la numérisation de l’ensemble des médias et la montée en puissance des marchés étrangers, notamment chinois.

À partir de 2007, le marché vidéo entame une phase de décroissance que ne compense pas le développement du marché de la vidéo en ligne.

L’oligopole des six majors se maintient même s’il connaît quelques remaniements. Universal passe ainsi dans le giron de General Electric avant d’être acquis par un géant du câble, Comcast. Mais les divisions films des majors ne constituent que 10 à 15 p. 100 des revenus de leur maison mère. Surtout, toute velléité de constituer des groupes rivaux est rapidement annihilée. Malgré un fort capital initial, le soutien des milieux bancaires et quelques succès initiaux, DreamWorks (Steven Spielberg, David Geffen et Jeffrey Katzenberg) ne parvient pas à se constituer en major et périclite. Ce qui reste de la compagnie est finalement absorbé en 2015 par Disney, alors que sa filiale DreamWorks Animation avait auparavant pris son indépendance (celle-ci sera finalement revendue à Comcast en 2016 pour 3,8 milliards de dollars).

Les compagnies Pixar et Marvel, dotées de contenus à succès sont successivement rachetées par Disney (2006 et 2009), qui prend même le contrôle de Lucas Entertainment (2012), signant ainsi sèchement la fin du rêve d’indépendance de son fondateur George Lucas, construit sur le succès planétaire de La Guerre des étoilesetde chacun de ses épisodes. À la fin de 2017 est annoncé le rachat de Twentieth Century Fox par Disney, réduisant ainsi, si l’acquisition est acceptée par les instances de régulation états-uniennes, le nombre de majors de six à cinq.

Les majors réduisent le nombre de films qu’elles produisent chaque année et se concentrent de plus en plus sur les franchises. La franchise reprend le principe du blockbuster : budgets importants, lancement publicitaire massif et distribution saturante. Mais elle en diminue le risque financier en l’installant dans la durée (Le Seigneur des anneaux, Harry Potter) et en le rendant plus facilement identifiable et exploitable. Les majors délaissent en revanche les films à budget moyen dont elles délèguent la production à des mini-majors (Lionsgate, Relativity) ou qu’elles se contentent de cofinancer avec quelques indépendants bien dotés en capital (Village Roadshow, Lakeshore Entertainment, New Regency). Ainsi, Disney ne distribue plus que treize films en 2016, Warner moins de vingt. Les compagnies se concentrent sur leurs franchises, voire sur des « univers étendus », à l’image de Disney-Marvel et de Warner-DC Comics. Les lourds investissements consentis – un coût de production de l’ordre de 250 millions de dollars est aujourd’hui courant pour ce type de film, sans compter le marketing, dont le budget est le plus souvent tenu secret – expliquent en partie cette politique. Quelques échecs (John Carter, Andrew Stanton, 2012 ; Le Roi Arthur.La légende d’Excalibur, Guy Ritchie, 2017) n’oblitèrent pas la stratégie développée au regard des revenus générés par les succès. Au box-office de tous les temps (établi en juin 2017), trente films dépassent le milliard de dollars de recettes en salles dans le monde.

Le succès des films adaptés de comic books ou de sagas d’heroic fantasy et la dépendance moindre aux figures des stars permettent de reprendre le pouvoir sur ces dernières. Même si les grandes vedettes du cinéma hollywoodien continuent de toucher des cachets mirobolants, elles n’ont accès que très rarement à un pourcentage des recettes brutes, comme cela avait été le cas à la fin du siècle précédent.

Sommés par leurs actionnaires de dégager des bénéfices, la plupart des majors délaissent le marché du cinéma indépendant et[...]

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Écrit par

  • : professeur en études cinématographiques, université de Bordeaux-Montaigne
  • : professeur de civilisation américaine à l'université de Paris-X-Nanterre

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Médias

Cecil B. DeMille et Ernst Lubitsch - crédits : John Kobal Foundation/ Moviepix/ Getty Images

Cecil B. DeMille et Ernst Lubitsch

<it>Le Fils du cheik</it> - crédits : Hulton Archive/ MoviePix/ Getty Images

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Harold Lloyd - crédits : Evening Standard/ Getty Images

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