HOMÈRE
Les problèmes de traduction
Dans leur immense majorité les lecteurs d'Homère dépendent de traductions. Le sens littéral soulève rarement des difficultés, à part quelques termes accessoires dont les Anciens eux-mêmes ne savaient plus bien le sens. En revanche il ne faut pas cacher quelques obstacles majeurs. La diversité dialectale, comment la rendre ? Les formules, comment en assurer un équivalent sans tomber dans la monotonie ? Le jeu des coupes et des enjambements ne peut se faire sentir que dans une rythmique très souple. Pas d'erreur plus pernicieuse que de scier L'Iliade en alexandrins pseudo-classiques ou de « hugoliser » L'Odyssée. Pour que passe le courant poétique il faut mettre au rebut le piètre vocabulaire des versions scolaires et de leurs corrigés. Mieux vaut certainement une prose de bon artisan. Il faut avant tout sauver la grandeur épique. Par malheur, la grandeur ne court pas les rues. La solution idéale serait la collaboration étroite d'un vrai poète et d'un helléniste. La Grèce moderne a eu cette chance : le grand écrivain Nikos Kazantzáki et l'« homérisant » I. T. Kakridis se sont joints pour donner des deux poèmes des traductions très expressives dans la langue d'aujourd'hui.
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Écrit par
- Pierre CARLIER : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur d'histoire grecque à l'université de Paris-X-Nanterre
- Gabriel GERMAIN : professeur honoraire à la faculté des lettres et sciences humaines de Rennes
- Michel WORONOFF : professeur à la faculté des lettres, président honoraire de l'université de Franche-Comté
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