- 1. La divergence Homme-grands singes africains
- 2. Les grands singes fossiles
- 3. Des grands singes aux Hominidés
- 4. Une question de climat ?
- 5. Le premier bipède avéré, « Orrorin tugenensis »
- 6. Le cas d'« Ardipithecus »
- 7. « Sahelanthropus tchadensis »
- 8. Les Australopithèques
- 9. Les premiers Hommes
- 10. Les sorties d'Afrique
- 11. Les premiers « Homo sapiens »
- 12. Hommes de Néandertal et Hommes modernes
- 13. Le cas de l'Homme de Flores
- 14. Culture, société et milieu
- 15. Bibliographie
HOMINIDÉS
Les premiers « Homo sapiens »
Que ce soit sur le continent africain, ou sur le continent asiatique, il semble aujourd'hui qu'une transition locale entre Homo erectus et Homo sapiens ait eu lieu. L'Homme moderne serait-il donc né en plusieurs endroits du globe ? Certains scientifiques pensent plutôt qu'il serait né en un endroit unique (plutôt l'Afrique), d'où il se serait répandu à travers le monde, en remplaçant au passage les populations anciennes. Alors, origine multirégionale ou origine unique ? Ces deux concepts s'affrontent depuis des dizaines d'années et, dans plusieurs cas, la datation incertaine des fossiles ne permet pas de trancher entre les deux hypothèses. L'apport de la génétique et celui de la linguistique semblent confirmer une origine africaine, mais les limites des méthodes et des résultats ne permettent pas de conclure avec certitude. Certains chercheurs s'orientent aujourd'hui vers un compromis, lié à la possibilité d'un métissage entre populations anciennes et populations plus récentes. En fait, il y aurait migration et croisement. Toutefois, dans ce cas aussi, il faudrait des données paléontologiques mieux étayées. Il ne fait donc aucun doute que le débat n'est pas clos. Ce qui reste certain c'est que les plus anciens Homo sapienssapiens, c'est-à-dire les Hommes modernes ont été découverts au Proche-Orient, sur le site de Qafzeh (Israël) et qu'ils sont vieux de près de 100 000 ans. Le passage des Homo erectus aux Homo sapiens est donc encore mal connu, en raison du faible nombre de spécimens découverts, mais aussi de l'incertitude de leur âge chronologique. Certains fossiles d'Homo sapiens présentent un fort développement encéphalique tout en conservant de fortes superstructures crâniennes, rappelant les Homo erectus. Ce sont ce qu'on appelle des Homo sapiens archaïques. La limite entre les Homo erectus évolués et les Homo sapiens archaïques n'est donc pas toujours aisée à tracer, d'où les nombreux débats. On connaissait classiquement une quinzaine de sites dont l'âge s'échelonne entre 400 000 ans environ (Ndutu en Tanzanie) et 80 000 ans environ (Klasies River Mouth en Afrique du Sud). Toutefois, depuis la fin des années 1990, les découvertes d'Homo sapiens archaïques se succèdent, notamment en Afrique : en 1998, une calotte crânienne à Oranjemund en Namibie (50 000 à 100 000 ans environ) ; en 2003, la publication de la découverte (en 1997) des hommes de Herto en Éthiopie (datés entre 160 000 et 154 000 ans par des méthodes radioisotopiques) ; en février 2005, l'annonce de la relocalisation de deux crânes trouvés dans la vallée de l'Omo dans la formation de Kibish en 1967. L'âge de ces deux crânes vient d'être établi dans une fourchette de 198 000 à 104 000 ans. Ces dernières découvertes confirmeraient donc bien une origine africaine de l'Homme moderne. Comment s'est alors effectué le passage vers l'Eurasie ? Pour résoudre ce problème, il faut intensifier les recherches dans les régions intermédiaires, qui seraient témoins de ces migrations anciennes. La présence attestée en Syrie d'une industrie « typique d'Homo sapiens » entre 250 000 et 100 000 ans témoignerait peut-être d'un couloir de migration.
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Écrit par
- Brigitte SENUT : professeure de première classe au Muséum national d'histoire naturelle
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