- 1. La divergence Homme-grands singes africains
- 2. Les grands singes fossiles
- 3. Des grands singes aux Hominidés
- 4. Une question de climat ?
- 5. Le premier bipède avéré, « Orrorin tugenensis »
- 6. Le cas d'« Ardipithecus »
- 7. « Sahelanthropus tchadensis »
- 8. Les Australopithèques
- 9. Les premiers Hommes
- 10. Les sorties d'Afrique
- 11. Les premiers « Homo sapiens »
- 12. Hommes de Néandertal et Hommes modernes
- 13. Le cas de l'Homme de Flores
- 14. Culture, société et milieu
- 15. Bibliographie
HOMINIDÉS
Des grands singes aux Hominidés
Le passage des grands singes à l'Homme est toujours le sujet d'un débat brûlant. Il est bien difficile de trouver les liens de parenté entre eux, les fossiles datés entre 10 et 4,5 Ma étant trop peu nombreux et souvent fragmentaires. Dans l'état actuel de nos connaissances et exception faite de Sahelanthropustchadensis, trouvé au Tchad, tous les hominoïdes attribués à cette époque et liés à notre histoire directe sont exclusivement localisés en Afrique de l'Est (Kenya). Les grands singes eurasiatiques, quant à eux, seraient plutôt associés à l'histoire des orangs-outans, bien que le célèbre Ouranopithecus de Grèce ait été un temps considéré comme un ancêtre possible des Hominidés. Avant la découverte d'Orrorintugenensis, les pièces est-africaines étaient connues seulement sur le gisement de Samburu Hills (9,5 Ma) – qui avait livré en 1982 un fragment de maxillaire –, sur celui de Cheboit (6 Ma) – où une molaire inférieure avait été mise au jour en 1974 –, sur ceux de Chemeron (5,5 Ma) et de Mabaget (4,1 Ma) – qui avaient livré respectivement une extrémité d'humérus et un fragment de mandibule avec des dents brisées (1982) – sur celui de Kanapoi (4 Ma) – où a été découvert un fragment huméral en 1966, et sur celui de Lothagam (redaté à environ 4,5 Ma) d'où provenait un fragment de mandibule portant une molaire. Mais, tous ces restes étaient bien fragmentaires et répartis sur un grand espace-temps. Il était donc extrêmement délicat de rapporter une pièce particulière à un Hominidé. Toutefois, la tendance anglo-américaine à attribuer toutes les pièces comprises entre 12 et 4 Ma à Australopithecusafarensis, puis plus récemment à Ardipithecusramidus, relève plus d'un dogme ou d'un mythe que d'une réalité démontrée. Il faudrait admettre que pendant plusieurs millions d'années, après les derniers grands singes connus en Afrique orientale, seule une lignée aurait survécu et que cette dernière serait obligatoirement celle de l'Homme. Ce qui est d'autant plus critiquable que l'on se trouve dans la zone intertropicale, là même où la diversité est la plus importante dans le monde. Cette succession directe d'Hominidés potentiels est fortement remise en cause aujourd'hui par la découverte de plusieurs prétendants au titre d'Hominidé dans des niveaux datés de 5,2 à 7 millions d'années en Afrique orientale, avec Ardipithecuskadabba (5,2 à 5,8 Ma) et Orrorintugenensis (5,7 à 6,1 Ma), et en Afrique centrale, avec Sahelanthropustchadensis (6 à 7 Ma).
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Écrit par
- Brigitte SENUT : professeure de première classe au Muséum national d'histoire naturelle
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