- 1. La divergence Homme-grands singes africains
- 2. Les grands singes fossiles
- 3. Des grands singes aux Hominidés
- 4. Une question de climat ?
- 5. Le premier bipède avéré, « Orrorin tugenensis »
- 6. Le cas d'« Ardipithecus »
- 7. « Sahelanthropus tchadensis »
- 8. Les Australopithèques
- 9. Les premiers Hommes
- 10. Les sorties d'Afrique
- 11. Les premiers « Homo sapiens »
- 12. Hommes de Néandertal et Hommes modernes
- 13. Le cas de l'Homme de Flores
- 14. Culture, société et milieu
- 15. Bibliographie
HOMINIDÉS
Une question de climat ?
Depuis toujours, l'évolution des êtres vivants a été conditionnée par la position des continents, par les changements de climat et de milieu et par d'autres phénomènes liés à l'évolution de la biosphère. Les Hominidés n'ont probablement pas fait exception à la règle. Il reste clair aujourd'hui que les plus anciens Hominidés sont africains et peut-être localisés en Afrique orientale. Il faut, cependant, préciser que nous ne connaissons des fossiles que dans cette région du monde, car cette dernière a été la plus prospectée. Les scénarios d'évolution des Hominidés sont donc biaisés par le manque de découvertes en dehors de cette province est-africaine. Toutefois, les nombreuses informations recueillies dans la vallée de l'Omo (sud de l'Éthiopie), entre 1967 et 1981, sur les faunes et les flores du Plio-Quaternaire permettent de lever une partie du voile sur ce problème. C'est Yves Coppens qui, en 1981, eut l'idée d'un scénario éco-géographique de l'origine de l'Homme. Des travaux plus récents, effectués entre 1985 et 1994, sur la géologie et la paléobiologie de l'Ouganda, entre 15 et 2 Ma, ont mis en évidence des variations importantes dans les faunes vers 8 Ma. L'Homme serait-il né d'un phénomène tectonique qui aurait bouleversé le climat en Afrique orientale ? Vers 18 Ma, la région est-africaine, où habitent les grands singes, connaît une activité tectonique qui provoque le soulèvement de la région. Aux alentours de 8 Ma, sous l'effet d'une réactivation importante de la tectonique, un effondrement témoigne de la formation du rift dont les épaulements vont provoquer une première barrière de pluie. Les descendants des grands singes, qui habitaient la région, vont se trouver peu à peu isolés : ceux qui vivent à l'ouest de la cassure vont s'adapter à la vie en forêt et évoluer vers des formes aujourd'hui bien connues (chimpanzés et gorilles) ; ceux qui demeurent à l'est du rift vont devoir s'adapter à des changements importants dans un milieu qui s'assèche progressivement (ce sont peut-être les ancêtres les plus lointains des Hommes). C'est la fameuse East Side Story de Coppens. Par ailleurs, la mise en place de la calotte glaciaire vers 8 Ma aurait provoqué la descente vers le sud des ceintures climatiques. D'où aussi le changement observé dans les faunes et les flores. Il y a probablement superposition de deux phénomènes : mouvement des ceintures climatiques et tectonique. Les premiers Hommes, quant à eux, seraient nés d'un deuxième phénomène tectonique majeur. En effet, aux environs de 2,5 Ma, le Rift oriental continue de jouer, mais il y a aussi un effondrement majeur plus à l'ouest, dans le Rift occidental, qui conduit à l'établissement d'une deuxième barrière de pluie. C'est à ce moment-là (à quelques centaines de milliers d'années près), qu'apparaît un être tellement proche de nous que les paléontologues lui ont donné le nom scientifique de Homo. C'est ce que Coppens a appelé plus récemment l'« (H)Omo event » car le phénomène est bien marqué dans les gisements de la vallée de l'Omo. Si les Hominidés étaient largement répandus en Afrique orientale il y a 5 Ma, ils ont pu se déplacer plus largement. Mais il reste certain que le deuxième événement tectonique dans le Rift a eu un effet important dans les changements des faunes et des flores. L'East Side Story a été malmenée à la suite de la découverte de Sahelanthropustchadensis. En effet, ce dernier, trouvé à 2 000 kilomètres plus à l'ouest que tous les autres fossiles et considéré par ses inventeurs comme le premier Hominidé, viendrait remettre en question ce scénario. Mais, même si l'aspect géographique s'avère devoir être modifié, il n'en[...]
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Écrit par
- Brigitte SENUT : professeure de première classe au Muséum national d'histoire naturelle
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