- 1. La divergence Homme-grands singes africains
- 2. Les grands singes fossiles
- 3. Des grands singes aux Hominidés
- 4. Une question de climat ?
- 5. Le premier bipède avéré, « Orrorin tugenensis »
- 6. Le cas d'« Ardipithecus »
- 7. « Sahelanthropus tchadensis »
- 8. Les Australopithèques
- 9. Les premiers Hommes
- 10. Les sorties d'Afrique
- 11. Les premiers « Homo sapiens »
- 12. Hommes de Néandertal et Hommes modernes
- 13. Le cas de l'Homme de Flores
- 14. Culture, société et milieu
- 15. Bibliographie
HOMINIDÉS
Le premier bipède avéré, « Orrorin tugenensis »
La découverte en 2000 d'Orrorintugenensis, dans la formation de Lukeino, collines Tugen (comté de Baringo au Kenya), a bouleversé les conceptions classiques d'évolution linéaire des Hominidés. Cet Hominidé, vieux de 6 Ma, possède un mélange de caractères humains et simiesques. Il est toutefois plus humain que les Australopithèques éthiopiens comme Lucy, bien que 3 Ma plus vieux que cette dernière. Une telle découverte remet en question les scénarios sur les origines de l'homme et confirme l'idée, émise dans les années 1980, que les Australopithèques ne sont pas nos ancêtres directs, mais représentent une branche latérale de notre arbre généalogique.
Parmi les caractères simiesques d'Orrorintugenensis, on peut noter la morphologie de l'humérus, la phalange courbe, son incisive et sa canine supérieures, et sa deuxième prémolaire inférieure. Parmi les caractères plus humains, il faut citer les petites molaires à émail épais et aux tubercules bas, ainsi que son fémur, dont la morphologie est plus humaine que celle de Lucy. Par ailleurs, les os d'Orrorintugenensis sont une fois et demie plus grands que ceux de Lucy, mais ses molaires sont plus petites. Cela suggère que ses dents broyeuses étaient petites par rapport à sa taille corporelle (microdontie), à la différence des Australopithèques qui avaient des dents broyeuses énormes et un corps plus petit (mégadontie).
La morphologie des fémurs suggère qu'Orrorin se déplaçait sur ses deux jambes, mais l'humérus et la phalange évoquent des activités arboricoles.
L'apport à la phylogénie de cette découverte est considérable, puisqu'il faut en effet envisager maintenant que la divergence entre les Hominidés bipèdes et les grands singes africains est située avant 6 Ma, probablement entre 9 et 8 Ma.
Les fossiles associés à Orrorin montrent que le paysage était boisé avec des concentrations d'arbres près d'un lac. À Kapsomin, les fossiles ont été récoltés au pied d'une basse falaise de basalte.
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Écrit par
- Brigitte SENUT : professeure de première classe au Muséum national d'histoire naturelle
Classification
Médias
Hominidés : arbre phylogénétique
Encyclopædia Universalis France
Hominidés : arbres phylogénétiques
Encyclopædia Universalis France
Origines de l'homme, Y. Coppens
Encyclopædia Universalis France
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