Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

HOMINIDÉS

Les premiers Hommes

Reconnus avec certitude dès 2 Ma, les premiers Hommes pourraient avoir été présents bien avant, vers 4 Ma. Comme dans le cas des Australopithèques, plusieurs espèces sont connues, mais pas forcément reconnues : Praeanthropus africanus, Kenyanthropusplatyops, Homo habilis, Homo rudolfensis, Homo ergasteret Homo erectus. Les premiers représentants du genre Homo ont été classiquement décrits en Afrique orientale (Kenya, Tanzanie, Ouganda et Éthiopie) et en Afrique du Sud ; au début des années 1990, ils ont été découverts au Malawi.

« Praeanthropus africanus »

Décrit à la fin des années 1930 à partir d'un fragment de maxillaire trouvé en Tanzanie,Praeanthropus était tombé dans l'oubli jusqu'à la découverte de Lucy (1974). Il a ensuite été « ressuscité » avec la mise à jour d'Australopithecusanamensis (1995) : en effet, l'anatomie dentaire et maxillaire d'A. anamensis n'est pas différente de celle de Praeanthropus. A. anamensis pourrait donc appartenir plutôt au genre Praeanthropus qu'au genre Australopithecus. De plus, le squelette de la jambe et du bras d'A. anamensis ne pouvant se distinguer de celui de l'Homme moderne, on pourrait imaginer que Praeanthropus serait déjà situé sur la lignée humaine. En fait, la bipédie de cet Homme ancien serait associée à une morphologie dentaire peu différente de celle des Australopithèques. Si on replace ce problème dans un contexte environnemental plus large, on peut considérer que la modification climatique, qui a entraîné le recul de la végétation forestière, a peut-être obligé les Praeanthropes à chercher leur nourriture de plus en plus loin car il n'y avait probablement pas assez de fructifications pour eux et les Australopithèques. Les Praeanthropes ont eu l'avantage de posséder une démarche bipède plus efficace leur permettant de se déplacer plus loin et plus longtemps pour aller chercher leur nourriture et peut-être également diversifier leur alimentation. Les Australopithèques, quant à eux, encore bons grimpeurs, sont restés probablement mieux adaptés aux environnements forestiers. Praeanthropes et Australopithèques auraient eu une alimentation plus ou moins semblable, mais le moyen d'y accéder (leur mode locomoteur) était différent.

« Kenyanthropus platyops »

Dans la galerie de portraits des premiers Hominidés, il faut ajouter Kenyanthropusplatyops provenant du gisement de Lomekwi sur la rive ouest du lac Turkana (Kenya). Vieux de 3,2 à 3,5 Ma, le genre créé sur un crâne écrasé présente des caractères différents de ceux des Australopithèques et des représentants du genre Homo, à l'exception d'Homo habilis et d'Homo rudolfensis. Toutefois, certains des caractères utilisés sont variables chez les Hominidés anciens et, le crâne étant écrasé, la face est déformée. Il faut donc probablement être prudent dans la définition des caractères. Kenyanthropusa vécu dans un milieu relativement humide et bien boisé, confirmant ainsi que les premiers Hominidés n'ont pas été exclusivement des êtres de savane.

« Homo habilis » et « Homo rudolfensis »

Les restes découverts en 1960 sur le site d' Olduvai en Tanzanie (une mandibule, deux pariétaux, des os des mains et d'un pied presque complet), furent l'objet d'un travail publié officiellement en 1964 par Louis Leakey, Phillip Tobias et John Napier sous le nom d'Homo habilis. C'est la capacité crânienne importante (760 cm3) qui trouble les chercheurs : à l'époque, elle semblait énorme comparée à celle des quelques Australopithèques reconnus. Par ailleurs, la mandibule plutôt gracile et les caractères du pied et de la main, très humains, ont suggéré aux chercheurs qu'un Hominidé ancien, plus évolué que l'Australopithèque, avait vécu en Afrique orientale. On lui attribua ensuite toute une série[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeure de première classe au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Médias

Hominidés : arbre phylogénétique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hominidés : arbre phylogénétique

Hominidés : arbres phylogénétiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hominidés : arbres phylogénétiques

Origines de l'homme, Y. Coppens - crédits : Encyclopædia Universalis France

Origines de l'homme, Y. Coppens

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par
    • 18 789 mots
    • 22 médias
    ...certain nombre d'informations sur l'évolution quaternaire. C'est sur leur bord que l'on a trouvé les restes des plus anciens Primates rapportés aux Hominidés archaïques. Il s'agit des Australopithèques qui, pour l'instant, ne sont connus qu'en Afrique. Ils ont eu la capacité de fabriquer des outils...
  • AFRIQUE (Histoire) - Préhistoire

    • Écrit par
    • 6 326 mots
    • 3 médias
    ...et sur les structures de la chaîne trophique, explique avec parcimonie l'occupation de l'espace, la technologie et la nature des sites proto-humains. Combinée aux modèles dérivés des études des primates, elle explique l'accès des hominidés à des carcasses de grands animaux, comme la chasse de petits...
  • ARDIPITHECUS RAMIDUS

    • Écrit par
    • 734 mots

    En 1994 était découvert à Aramis, en Éthiopie, un squelette daté de 4,4 millions d'années (Ma) appartenant à Ardipithecus ramidus. Comme le spécimen était très écrasé, il a fallu attendre quinze ans pour que la communauté scientifique puisse dresser un portrait de ce supposé ancêtre...

  • ARTENAC (SAINT-MARY), site préhistorique

    • Écrit par et
    • 920 mots
    • 1 média

    Le site préhistorique d'Artenac est situé en Charente, dans le nord du Bassin aquitain, à une vingtaine de kilomètres au nord-est d'Angoulême. Après la destruction de la grotte sépulcrale éponyme qui a fait connaître l'Artenacien, culture du Néolithique final, la carrière...

  • Afficher les 61 références