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PILTDOWN HOMME DE

L' homme de Piltdown est l'une des plus grandes et des plus célèbres impostures scientifiques.

Le 18 décembre 1912, à Londres, Arthur Smith Woodward (1864-1944), conservateur du département de géologie au British Museum (Natural History) et Charles Dawson (1864-1916), un archéologue amateur, annoncent publiquement la découverte, en Angleterre, près de Piltdown, dans le comté du Sussex, de vestiges très anciens d'un nouvel homme fossile qu'ils baptisent Eoanthropus dawsoni. Celui-ci était composé d'une mâchoire inférieure qui ressemblait à celle d'un singe et de plusieurs os d'un crâne humain. Il devait dater, disait-on, du début du Quaternaire à en juger par la présence, au même endroit, de quelques débris osseux et dentaires d'animaux disparus – dont un éléphant et un hippopotame – et de plusieurs outils de silex taillés. Alors qu’elle est estimée de nos jours à 2,6 millions d’années, la durée du Quaternaire ne dépassait guère, croyait-on, deux cent mille ans. Les âges réels étaient en effet alors purement hypothétiques en l’absence de méthodes de datations absolues.

Cette découverte providentielle pour les Anglais pouvait enfin rivaliser et même surpasser celles qui avaient été effectuées jusque-là en Europe continentale avec les hommes de Néandertal (Allemagne, France) et les hommes de Cro-Magnon (France). Son retentissement fut dès lors considérable. « Chaînon manquant » idéal, l'homme de Piltdown retint l'attention des meilleurs experts des deux côtés de l'Atlantique en suscitant près d'un millier d'écrits, jusqu'au jour où, quarante ans plus tard, en 1953, le British Museum annonça que l'homme de Piltdown n'était qu'une supercherie. En combinant une mâchoire de singe (probablement celle d'un orang-outan) avec un crâne d'un homme actuel, donc muni d'un gros cerveau, le faussaire avait égaré toute une génération d'anthropologues qui tentèrent, tant bien que mal, de situer l'homme de Piltdown sur l'arbre généalogique humain. L'homme de Piltdown fut à l'origine de conceptions erronées quant à l'émergence des Homo sapiens et des hommes de Néandertal et entrava, vingt ans durant, la reconnaissance et la pleine signification de la découverte, en 1925, du tout premier australopithèque en Afrique.

Près de quarante chercheurs furent mobilisés pour démontrer la complexité de la fraude dans ses moindres détails. Des analyses chimiques, dont celle de la teneur en fluor, mirent en évidence le caractère composite de l'homme de Piltdown ainsi que la coloration artificielle de la mâchoire dont les deux dents qui y subsistaient avaient par ailleurs été limées. On démontra enfin que les 17 débris osseux et dentaires de mammifères ne provenaient pas de Piltdown, pas plus que les outils de silex taillés. Quelques années plus tard, les premières mesures de datations au radiocarbone suggéraient que le crâne de l'homme de Piltdown et la mâchoire remontaient tout au plus au Moyen Âge.

Il restait à démasquer l'auteur et les éventuels complices de ce crime scientifique sans précédent. À dire vrai, les suspects ne manquaient pas : à commencer par l'énigmatique Charles Dawson mais qui, hélas, mourut prématurément en 1916. Plusieurs personnalités furent à leur tour soupçonnées : conservateurs de musées, savants éminents, personnages des plus inattendus tels que l'écrivain Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes, ou encore le père jésuite Teilhard de Chardin. Si Charles Dawson est, à l'évidence, au cœur même de l'intrigue, demeurant coupable pour les uns et innocent pour les autres, il n'en reste pas moins qu'après plus d'un demi-siècle d'enquêtes riches en rebondissements, l'affaire Piltdown n'a toujours pas dévoilé tous ses mystères.[...]

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  • PALÉOANTHROPOLOGIE ou PALÉONTOLOGIE HUMAINE

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    Autrement importante fut la découverte, en 1912, du fameux crâne de l'homme de Piltdown, dans le Sussex, en Angleterre. Tandis que le crâne reconstitué à partir de cinq morceaux était « tout pareil à celui d'un bourgeois de Londres », la mâchoire, quant à elle, présentait toutes les caractéristiques...