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HOMO ERECTUS

Succédant à Homo habilis, l'espèce Homo erectus est apparue il y a environ 2 millions d'années en Afrique orientale, mais les premiers représentants africains de la lignée sont maintenant séparés et attribués à une autre espèce, Homo ergaster. Elle s'est développée assez rapidement et a progressivement occupé tout l'Ancien Monde, à l'exception des montagnes et des régions les plus septentrionales dont les conditions climatiques étaient trop rigoureuses au regard de sa technologie. Les Homo erectus furent les premiers représentants de la lignée humaine à avoir quitté l'Afrique. On trouve les traces de leurs activités, ou leurs restes, en Afrique du Nord, dans la vallée du Jourdain, en Chine et à Java. Pendant longtemps leur présence en Europe a été mise en doute, mais on a trouvé, en France et dans d'autres pays d'Europe, des outillages datant d'environ 1 million d'années ; une calotte crânienne datée de 800 000 ans a été mise au jour à Ceprano en Italie. Les dates de ce grand mouvement de peuplement sont encore incertaines, mais il semble que la colonisation de l'Eurasie ait été réalisée entre 1,5 et 1 million d'années en passant par l'isthme de Suez. Les derniers Homo erectus ont vécu il y a moins de 400 000 ans.

Homo erectus - crédits : Skulls Unlimited International, Inc.

Homo erectus

Répartition géographique du genre Homo - crédits : Encyclopædia Universalis France

Répartition géographique du genre Homo

Les représentants d'Homo erectus avaient une stature comparable à la nôtre ; ils possédaient un squelette très robuste. Leur capacité cérébrale variait de 780 centimètres cubes pour les plus petits et les plus anciens à 1 250 centimètres cubes pour les plus grands et les plus récents. Par ce caractère ils établissent le lien entre les fossiles plus archaïques et notre espèce, et l'accroissement de leur cerveau est probablement le trait principal de leur évolution. Leur crâne était massif avec une voûte basse, un frontal fuyant, un occipital anguleux et de fortes superstructures. Le relief sus-orbitaire et le bourrelet occipital, en particulier, étaient très accusés. Les parois latérales du crâne convergeaient vers le haut. La face, large et prognathe, était très robuste, surtout la région maxillo-mandibulaire qui portait des dents proches des nôtres par leur mor,phologie, mais plus volumineuses. Le squelette postcrânien est très similaire au nôtre par sa morphologie, mais beaucoup plus robuste.

Une des caractéristiques des Homo erectus est la remarquable épaisseur des parois osseuses, qu'il s'agisse des os du crâne ou des os longs. Ce caractère s'observe plus sur les fossiles asiatiques que sur ceux des autres régions de l'Ancien Monde.

Confrontés à des milieux différents pendant une très longue période les populations d'Homo erectus ont dû s'adapter à ces milieux comme en témoignent les caractéristiques morphologiques régionales qui ont pu être mises en évidence. C'est ainsi que les fossiles les plus récents découverts en Chine se distinguent de ceux de Java par quelques détails de la morphologie du crâne cérébral et de la face. Leur frontal, par exemple, sans être plus redressé, est cependant un peu plus convexe. C'est avec les Homo erectus que l'on peut, pour la première fois, mettre en évidence la diversité biologique de populations à l'intérieur d'une espèce humaine. C'est cette diversité qui fait actuellement l'objet de débats sur le statut taxinomique de ces populations fossiles. Certains anthropologues considèrent que les Homo erectus ne constituent que le premier stade morphologique de notre espèce et les rangent parmi les Homo sapiens ; d'autres distinguent plusieurs ensembles séparés, plusieurs espèces, dont une seule aurait donné naissance à Homo sapiens.

— Bernard VANDERMEERSCH

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Écrit par

  • : docteur es sciences, ancien professeur d'anthropologie à l'université de Bordeaux

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Homo erectus - crédits : Skulls Unlimited International, Inc.

Homo erectus

Répartition géographique du genre Homo - crédits : Encyclopædia Universalis France

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