HOMO HABILIS
« Homo habilis » : une seule espèce morphologiquement variable ?
En 1964, dans la gorge d'Olduvai (Tanzanie), sont découverts sept Hominidés à morphologie jugée suffisamment différente de celle des Australopithèques contemporains et sympatriques (ayant vécu au même endroit) pour qu'ils puissent être classés dans le genre Homo. Ils sont néanmoins considérés encore trop primitifs pour appartenir à l'espèce Homo sapiens. Homo habilis vient de naître alors que, jusqu'à cette date, Homo erectus, plus récent, représentait la plus ancienne espèce du genre Homo. Dès cette découverte, certains auteurs considèrent que les restes attribués à Homo habilis ne peuvent être distingués des restes d'Australopithèques alors que d'autres auteurs, au contraire, rapprochent ces fossiles d'Homo erectus.
Parmi ces restes d'Homo habilis se trouvent des éléments de la voûte crânienne (os pariétaux) d'un jeune sujet (Olduvai Hominid 7) conduisant à une estimation de la capacité endocrânienne de 674 millilitres, volume très supérieur à celui qui est estimé pour les Australopithèques alors reconnus (oscillant entre 400 et 500 ml). Il s'agit d'un caractère anatomique déterminant conduisant à ranger ces fossiles parmi les premiers hommes et qui permet de souligner leur originalité biologique. La moyenne du volume endocrânien calculée à partir des sept sujets découverts à Olduvai et à Koobi Fora, est de 632 millilitres (± 78). Deux autres éléments anatomiques sont également utilisés pour distinguer ces premiers hommes mais ils se révéleront par la suite peu fiables. Il s'agit, d'une part, de la réduction de la taille des molaires qui ne s'est pas révélée systématique. Il s'agit, d'autre part, de la morphologie de la main traduisant des capacités de manipulation accrue. C'est de ce caractère que l'espèce habilis tirera son nom bien qu'il soit partagé avec les espèces Paranthropus boisei et Paranthropus robustus.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- José BRAGA : docteur ès sciences, maître de conférences à l'université de Bordeaux-I
Classification
Média
Autres références
-
BIFACES
- Écrit par Jean-Paul DEMOULE
- 214 mots
Si l'on met à part les animaux qui fabriquent des « objets » prévus par leur programme génétique (araignées, fourmis, etc.), les frontières entre les objets produits par les singes et ceux des hommes sont perméables. Les chimpanzés façonnent des outils pour casser les noix, outils dont la forme...
-
CHASSEURS-CUEILLEURS (archéologie)
- Écrit par Jean-Paul DEMOULE
- 4 727 mots
- 3 médias
...l’on commence à regrouper dans le genreHomo, notamment parce qu’on leur associait naguère les plus anciens outils alors connus – d’où le nom d’Homo habilis (l’« homme habile ») donné au premier d’entre eux – avant qu’on identifie ceux de Lomekwi, et sans doute encore d’autres dans l'avenir.... -
EUROPE, préhistoire et protohistoire
- Écrit par Gérard BAILLOUD , Encyclopædia Universalis , Jean GUILAINE , Michèle JULIEN , Bruno MAUREILLE , Michel ORLIAC et Alain TURQ
- 21 406 mots
- 22 médias
Premier représentant connu du genre Homo, l'Homo habilis occupe entre — 3 et — 1,5 million d'années l'Afrique orientale puis australe. Il y chasse en petits groupes, et les restes de ses repas ont été découverts dans divers gisements, associés à un outillage sur galet.Les traces les plus anciennes... -
HOMINIDÉS
- Écrit par Brigitte SENUT
- 9 467 mots
- 7 médias
...d'un pied presque complet), furent l'objet d'un travail publié officiellement en 1964 par Louis Leakey, Phillip Tobias et John Napier sous le nom d'Homo habilis. C'est la capacité crânienne importante (760 cm3) qui trouble les chercheurs : à l'époque, elle semblait énorme comparée à celle... - Afficher les 8 références