HONDURAS
Nom officiel | République du Honduras (HN) |
Chef de l'État et du gouvernement | Xiomara Castro (depuis le 27 janvier 2022) |
Capitale | Tegucigalpa |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Lempira (HNL) |
Population (estim.) |
9 895 000 (2024) |
Superficie |
112 492 km²
|
Le Honduras depuis l'indépendance
Les modalités de la colonisation espagnole dans le territoire qui deviendra le Honduras annoncent les difficultés à venir : faible intégration territoriale, population clairsemée, développement économique tourné vers l'exportation, intégration périphérique au reste de l'Amérique centrale. Aux xixe et xxe siècles, la vie politique du pays va se caractériser par une instabilité politique quasi permanente, l'absence d'un État central, et l'émergence très tardive d'une élite nationale.
La construction chaotique du Honduras indépendant
L'indépendance est proclamée dans les colonies espagnoles d'Amérique centrale le 15 septembre 1821. Mais les tensions politiques internes au Honduras favorisent la défaite des indépendantistes et, comme ses voisins, le pays est intégré au sein de l'Empire mexicain d'Iturbide. En novembre 1824, le Honduras rejoint les Provinces-Unies d'Amérique centrale, devenues la Fédération d'Amérique centrale et constituée du Guatemala, du Nicaragua, du Costa Rica et du Salvador. La période est marquée par une guerre civile entre, d'un côté, les libéraux, fédéralistes et anticléricaux, favorables à une modernisation, et, de l'autre, les conservateurs proches du clergé et partisans de l'éclatement de la fédération. De 1830 à 1839, la fédération est dirigée par le Hondurien Francisco Morazán. Libéral, anticlérical et réformateur, il se heurte aux forces conservatrices et combat par les armes plusieurs tentatives de sécession. Il est toutefois battu au Guatemala en mars 1840, se réfugie au Costa Rica où il est arrêté et fusillé. La mort de Morazán signe l'éclatement de la Fédération d'Amérique centrale, et le Honduras devient un État souverain.
L'indépendance ne met cependant pas fin aux rivalités internes : le pays est désormais dominé par les conservateurs, mais perpétuellement agité par de sanglantes guerres civiles entre oligarchies locales, ce qui empêche l'émergence d'un État structuré. La faiblesse du pouvoir central fait du Honduras une cible de prédilection pour les gouvernements des pays voisins du Salvador et du Guatemala qui, par le jeu des alliances locales, vont réussir à imposer, à plusieurs reprises, des dirigeants favorables à leurs intérêts. L'instabilité chronique (86 gouvernements de 1821 à 1876) reflète cette situation qui, par ailleurs, favorise l'implantation rapide de capitaux britanniques puis nord-américains.
À partir de 1870, les libéraux reviennent au pouvoir, même si les rivalités internes se perpétuent. Sous l'impulsion des présidents Marco Aurelio Soto (de 1876 à 1883) et Luis Bográn (de 1883 à 1891), le gouvernement engage des réformes. Pour ces derniers, seule une production orientée vers le marché mondial – et non soumise aux avatars des marchés locaux – peut renforcer et unifier la nation. Au Guatemala, au Salvador et au Costa Rica, ce projet repose sur le café. Au Honduras, les terres propices à la culture caféière sont relativement réduites, et déjà exploitées par des communautés bien structurées, où l'influence de l'Église est forte. De ce fait, les réformistes libéraux se heurtent à des résistances locales et renoncent rapidement. Ils préfèrent, dès lors, faciliter l'entrée de capitaux étrangers. Le processus d'intégration du Honduras à l'économie mondiale se réalise donc à travers une agro-exportation contrôlée par des groupes étrangers.
Un pays façonné par une économie d'enclave
La domination du capital étranger suscite la création d'une économie d'enclave, à partir du secteur minier d'abord, puis de la production des bananes. Les produits miniers représentent déjà plus de 50 % du total des exportations vers 1890-1895. La compagnie nord-américaine The New York[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Noëlle DEMYK : professeur de géographie à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
- David GARIBAY : maître de conférences en science politique à l'université de Lyon-II-Lumière
- Oruno D. LARA : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
HONDURAS, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie
- Écrit par Jean AUBOUIN , René BLANCHET , Jacques BOURGOIS , Jean-Louis MANSY , Bernard MERCIER DE LÉPINAY , Jean-François STEPHAN , Marc TARDY et Jean-Claude VICENTE
- 24 158 mots
- 23 médias
Comprenant l'extrême sud du Guatemala, le Salvador, le Honduras et la plus grande partie du Nicaragua, l'Amérique centrale nucléaire est séparée de l'extrême sud du continent nord-américain par la zone de faille senestre de la transversale de Polochic-Motagua. Elle est caractérisée par la présence... -
ARIAS SÁNCHEZ OSCAR (1941- )
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 623 mots
Président du Costa Rica de 1986 à 1990, puis de 2006 à 2010.
Né le 13 septembre 1941 à Heredia au sein d'une des plus riches familles de planteurs de café du Costa Rica, Oscar Arias Sánchez étudie l'économie à l'université du Costa Rica et obtient un doctorat en sciences politiques à l'université...
-
CHORTI
- Écrit par Marie-France FAUVET
- 326 mots
-
LENCA
- Écrit par Susana MONZON
- 306 mots
- Afficher les 9 références