HONGRIE
Nom officiel | Hongrie (HU) |
Chef de l'État | Tamás Sulyok (depuis le 5 mars 2024) |
Chef du gouvernement | Viktor Orbán (depuis le 29 mai 2010) |
Capitale | Budapest |
Langue officielle | Hongrois |
Unité monétaire | Forint (HUF) |
Population (estim.) |
9 574 000 (2024) |
Superficie |
93 023 km²
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La difficile conquête de l'indépendance
L'histoire de la Hongrie commence il y a un peu plus de mille ans, au ixe siècle, par la rencontre d'un peuple migrateur, les Hongrois ou Magyars, avec un territoire, le bassin danubien. Jusqu'à cette date, peuple et territoire eurent une histoire séparée. Le bassin danubien fut toujours une terre d'invasions et comme tel occupé successivement par les Celtes, puis les Romains qui laissèrent d'importants établissements en Dacie et Transdanubie (Pannonie) ; le plus illustre fut Aquincum, aujourd'hui Óbuda, dans la banlieue nord de Budapest. Dès le ive siècle, le recul de l'Empire romain livra ces contrées à des invasions multiples et à des dominations éphémères : en particulier le passage d'Attila et des Huns et surtout l'établissement d'un empire avar, contre qui Charlemagne créa la marche orientale de l'Empire (actuelle Autriche).
Les origines du peuple hongrois
Des légendes tenaces ont fait des Hongrois des parents, voire des descendants des Huns. En réalité, les Hongrois sont un peuple d'origine non pas asiatique, mais nordique. De patientes recherches archéologiques sur le territoire de l'Union soviétique et surtout la linguistique comparée des langues finno-ougriennes ont prouvé que les Proto-Hongrois étaient établis au nord de l'Oural au IIe millénaire avant J.-C. et qu'ils sont descendus progressivement vers la moyenne Volga, où ils sont entrés en contact avec des éléments turcs. Pasteurs et pêcheurs à l'origine, les Proto-Hongrois devinrent des nomades pillards. Ils participèrent à cette civilisation de la steppe qui a laissé de splendides bijoux : enterré avec son cheval, le cavalier hongrois conservait dans sa tombe armes et harnachement que l'on peut encore admirer aujourd'hui au Musée national (Nemzeti Múzeum) de Budapest.
Menacées par les Petchénègues, les cinq tribus conduites par leur chef Árpád traversèrent les Carpates en 896 et s'établirent dans la haute vallée de la Tisza, qui demeura toujours leur habitat de prédilection. Ils ne renoncèrent pas tout de suite au pillage, et chaque année ils organisaient des expéditions qui leur apportaient butin et esclaves. Leur tâche était favorisée par la faiblesse de l'État carolingien, qui les laissait exercer leurs rapines quasi impunément.
La victoire des Allemands à la bataille du Lechfeld (955) marqua la fin des grands raids. À ce moment le processus de sédentarisation était suffisamment avancé pour faire de ces nomades pillards des agriculteurs sédentaires.
L'État hongrois médiéval
Le véritable fondateur de l'État hongrois est le roi saint Étienne (996-1038). Il imposa d'abord la conversion au christianisme, malgré les réticences de certains clans. Placé au contact des chrétientés grecques et latines, il choisit le catholicisme romain qui avait pénétré par l'intermédiaire de missionnaires venus de Bohême et de Bavière. Dans un souci d'équilibre, il se déclara vassal du Saint-Siège (couronnement en l'an mille), pour ne pas laisser intégrer la Hongrie dans l'Empire romain germanique. Et jamais le roi de Hongrie ne fut le vassal de l'empereur, ni le royaume une province de l'Empire. De la même façon, il organisa l'Église catholique, en la dotant de vastes domaines, mais il conserva le droit de patronat et le contrôle sur les deux archevêques (d'Esztergom et de Kalocsa) et les quatorze évêques. La fameuse couronne elle-même est un symbole, car il semble prouver qu'il s'agit d'un joyau composite (byzantin et occidental).
Pour contrebalancer l'influence allemande, saint Étienne fit venir des missionnaires italiens et, dès cette époque, la Hongrie apparaît comme un carrefour d'influences dont la culture latine et la religion catholique constituaient les éléments dominants,[...]
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Écrit par
- Jean BÉRENGER : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Lorant CZIGANY : professeur à l'université de Londres (Royaume-uni)
- Albert GYERGYAI : professeur honoraire à la faculté des lettres de Budapest
- Pierre KENDE : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Fridrun RINNER : professeur des Universités
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias