HONGRIE
Nom officiel | Hongrie (HU) |
Chef de l'État | Tamás Sulyok (depuis le 5 mars 2024) |
Chef du gouvernement | Viktor Orbán (depuis le 29 mai 2010) |
Capitale | Budapest |
Langue officielle | Hongrois |
Unité monétaire | Forint (HUF) |
Population (estim.) |
9 574 000 (2024) |
Superficie |
93 023 km²
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La littérature hongroise
La nostalgie d'une tradition
Si puissant que fut le royaume de Hongrie du xie au xvie siècle, depuis saint Étienne, apôtre du pays, jusqu'au règne des Turcs et des Habsbourg, on doit parler avec prudence d'une littérature médiévale, qu'elle soit en latin ou en hongrois, et l'on n'ose pas la comparer aux grandes littératures occidentales.
L'Oraison funèbre (1228), un des premiers monuments de l'ancienne langue hongroise ; quelques chroniques en latin, dont la première, celle de l'Anonyme, est l'œuvre d'un clerc ayant étudié à Paris ; un grand nombre de légendes, notamment à propos des saints et des saintes de Hongrie, comme celle du roi-chevalier saint Ladislas ou de la princesse Marguerite, fille de roi et religieuse ; beaucoup d'ouvrages d'édification, des chants religieux en latin et en hongrois (dont le plus beau, traduit du latin, une Lamentation de Marie, est en même temps le premier poème lyrique en langue hongroise), tel est l'essentiel de ce qui reste de la littérature hongroise d'avant le xve siècle. Dans cet héritage respectable et digne surtout de l'attention des érudits, à peine quelques traces modestes d'une poésie profane, épique ou lyrique. Aux confins du Moyen Âge et d'une brève Renaissance au xve siècle se détache la figure du poète-évêque Janus Pannonius qui, ayant vécu longtemps à Ferrare, fut lié aux milieux humanistes italiens. Il est, avec ses odes, ses élégies et ses épigrammes, un poète typique de la littérature néo-latine et un exilé dans son propre pays, car il gardera toujours son amour de la terre et de la culture italiennes. Jusqu'à la fin du xviiie siècle, pour se faire entendre des étrangers, les meilleurs savants hongrois, géographes, linguistes, historiens, écrivent en latin ; et si le latin ralentit l'évolution vers une littérature nationale propre, il fut néanmoins la seconde langue des lettrés, qui relia le pays à la civilisation européenne.
Au xixe siècle, les historiens de la littérature et même les écrivains romantiques ont fait des efforts émouvants pour retrouver soit les fragments, soit les preuves d'existence de chants héroïques ou d'une épopée nationale dans les chroniques du Moyen Âge et dans les vieilles ballades populaires, dont quelques-unes sont aussi belles que celles des Serbes ou des Écossais. Le résultat est mince, mais on doit cependant à ces recherches et à ces illusions la floraison tardive et considérable d'une poésie épique du xixe siècle qui puise ses sujets et ses décors dans un fonds à la fois mythique et historique, autour d'Árpád et d'Attila comme Zalán futása (La Fuite de Zalán, 1825) du poète Mihály Vörösmarty ou Buda halála (La Mort de Bude, 1864), chef-d'œuvre épique de János Arany, le maître, jusqu'à ce jour, de la poésie hongroise.
On peut également citer la légende de sainte Marguerite, transposée en un roman par Géza Gárdonyi ou chantée dans une belle élégie par le poète Endre Ady, au début du xxe siècle.
L'éclosion d'une littérature nationale
Une époque tourmentée
La littérature hongroise nationale et vraiment vivante ne prend le départ qu'au xvie siècle, l'une des périodes les plus malheureuses, mais aussi les plus intenses de la Hongrie. Les Turcs s'installent pour cent cinquante ans au milieu même du pays. De leur résidence de Vienne, les Habsbourg tiennent toute la partie ouest de la Hongrie ; ils luttent contre les Turcs aussi bien que contre les princes hongrois de Transylvanie qui, dans la mouvance turque, maintiendront pendant des siècles la conscience nationale, la langue et les traditions. En outre, ces trois Hongries sont éprouvées par les guerres de religion, entre catholiques fidèles à Vienne, luthériens et calvinistes répandus partout, mais[...]
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Écrit par
- Jean BÉRENGER : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Lorant CZIGANY : professeur à l'université de Londres (Royaume-uni)
- Albert GYERGYAI : professeur honoraire à la faculté des lettres de Budapest
- Pierre KENDE : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Fridrun RINNER : professeur des Universités
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias