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HÔPITAL & HOSPICE, architecture

L'organisation de l'assistance n'est pas propre au monde médiéval. La Grèce antique avait créé un organisme comme le Prytanée, où le citoyen ayant mérité de la patrie pouvait trouver les soins dont il avait besoin. Des traitements médicaux étaient dispensés dans des cliniques privées ou iatreia. Dans les asklepieia, sortes de lieux de pèlerinage, le malade venait chercher auprès des prêtres du dieu Asklépios la guérison de son mal. Une enceinte sacrée renfermait le temple et les portiques où les malades attendaient la manifestation du dieu, signe de guérison. Ainsi Épidaure, Athènes, Cos, Smyrne comportaient d'importantes asklepieia. Rome eut aussi ses sanctuaires d'Asklépios ; le plus important se trouvait dans l'île Tibérine. Mais peut-on parler d'« assistance » alors que tout sentiment charitable est exclu de ces établissements où à l'intérieur de l'enceinte sacrée le malade ne doit pas mourir ni la femme accoucher ? Il existait aussi des cliniques privées, comme la maison du chirurgien à Pompéi où de nombreux outils chirurgicaux ont été retrouvés. Seuls les esclaves des latifundia et les soldats font l'objet d'une assistance, qui n'a toutefois pas un caractère désintéressé.

Ce n'est qu'avec la diffusion du christianisme qu'apparaît une organisation hospitalière. À Rome, Fabiola fonde en 380 une villa languentium pour les malades gravement atteints ; une autre villa de ce type existait à Ostie. Les réalisations byzantines sont à cet égard très remarquables. L'hôpital d'Édesse, fondé en 375, était prévu pour trois cents personnes, le Ptochéion de Césarée de Cappadoce, fondé par saint Basile et décrit par Grégoire de Naziance, comprenait des pavillons pour les malades, des chambres pour les voyageurs, une infirmerie, une léproserie, une église, un atelier de rééducation professionnelle pour les chômeurs. L'exemple fut suivi à Byzance en 398, et à Antioche. Au vie siècle, l'architecture des hôpitaux fait même l'objet de commentaires : Procope préconise leur construction par petites maisons ; Justinien ira jusqu'à édicter une législation hospitalière.

Au cours des vie et viie siècles, les fondations se multiplient en Occident : Arles (début du vie siècle), Lyon (542), Reims, Bordeaux, Châlons, Fleury-en-Vexin, Le Puy (596) ; Poitiers, Autun, Saint-Denis, Le Mans, Auxerre. Loin d'égaler en ampleur et en maturité d'organisation les institutions byzantines, ces hôpitaux primitifs sont le plus souvent implantés dans des maisons préexistantes. C'est ce type d'établissement, destiné à recueillir les pauvres et à soigner les malades, que le Moyen Âge va désigner sous le terme de maison-Dieu ou hôtel-Dieu. Situés près de la cathédrale ou de la collégiale, ils sont confiés aux soins du chapitre et placés sous la responsabilité de l'évêque. Ils le demeureront jusqu'au xvie siècle. L'Hôtel-Dieu de Paris était le plus important du royaume. Il comportait quatre salles alors que les autres hôtels-Dieu n'en avaient qu'une ou deux. Elles étaient divisées en deux ou trois nefs où prenaient place plusieurs rangées de lits. À l'une des extrémités s'ouvrait la chapelle. La salle de l'hôtel-Dieu de Chartres, rasée sous le second Empire mais décrite par Viollet-le-Duc, était couverte d'une charpente lambrissée, la chapelle était voûtée. Les bâtiments de Chartres – comme ceux de Reims (où il y avait deux salles), de Soissons (démolis en 1824), de Neufchâteau, de Brie-Comte-Robert, de Sens – ne sont pas antérieurs au xiiie siècle.

Du xiie au xve siècle, ce type d'institution est doublé des fondations réalisées par les grands féodaux ou le roi. Ainsi l'hôpital Saint-Jean d'Angers, fondé en 1174 par Étienne de Marsai, sénéchal d'Henri III[...]

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Écrit par

  • : chargée d'études documentaires à la conservation régionale des monuments historiques de la D.R.A.C. d'Île-de-France

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Média

Hôpital Majeur, Milan - crédits :  Bridgeman Images

Hôpital Majeur, Milan

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