HORTICULTURE ORNEMENTALE
Pépinière
Origine
Les végétaux ligneux qui figurent dans les plantations d'ornement proviennent de trois sources différentes. Les essences les plus courantes (frêne, tilleul, charme) sont issues de la flore indigène, mais leurs variétés horticoles, beaucoup plus appréciées que les espèces types, dérivent souvent de mutations dont le port, la taille et les coloris ont attiré l'attention. La plupart des érables à feuillage teinté sont ainsi des mutations (ou « sports ») de l'érable plane (Acer platanoides) et de l'érable faux-platane (Acer pseudoplatanus). Tous ces cultivars horticoles ont été propagés surtout par greffage, mais quelquefois par bouturage : Berberis vulgaris « atropurpurea » (l'épine-vinette à feuillage rouge), Sambucus nigra « aureomarginata » (le sureau à feuilles dorées).
Toutefois, la majorité des espèces ligneuses qui figurent sur les catalogues des pépiniéristes sont exotiques. Les migrations et, plus récemment, les ambassades et les voyages d'exploration ont conduit à l'enrichissement des collections ornementales ligneuses.
Moins nombreux que les végétaux herbacés et que certaines séries de plantes de serres, la plupart des cultivars d'arbres et d'arbustes florifères sont le résultat d'hybridations. Deutzias, seringats, pommiers et cerisiers à fleurs, lilas, rhododendrons, azalées, hortensias et, plus récemment, sorbiers, cotoneasters ont fourni le plus grand nombre de semis originaux. Les hybridations, effectuées d'abord sur quelques espèces types, se sont étendues aux cultivars eux-mêmes, si bien qu'il devient difficile de déterminer avec certitude l'ascendance de certaines variétés, celles des rosiers par exemple.
Techniques culturales
Les essences à feuillage caduc – arbres et arbustes appréciés soit pour leur floraison, soit pour leur feuillage – sont les plus nombreuses. Les plantes à feuillage persistant comptent un certain nombre d'espèces et de variétés dont la floraison mérite d'être notée : Viburnum, Escallonia, Berberis, Rhododendron, laurier-rose.
La culture des arbres et des arbustes est une suite d'opérations fort simples qui, outre quelques techniques arboricoles – pincement ou étêtage discret des tiges à l'état herbacé, suppression des pousses émises par les porte-greffes (lilas, troène doré greffé sur troène commun, pommiers et cerisiers à fleurs, etc.) –, ont trait surtout à l'entretien du sol et à la lutte antiparasitaire. En plus des conditions climatiques favorables, l'implantation des pépinières dépend des qualités du sol et du sous-sol, dont il est très difficile de modifier profondément les caractéristiques. Comme en floriculture, on assiste de plus en plus à une spécialisation des centres. Ainsi les pépinières du Val de Loire se consacrent surtout à la production de jeunes plants issus de semis (arbre de Judée, baguenaudier, mahonia) ou provenant d'un bouturage (spirée, deutzia, groseillier). Les pépinières de l'Île-de-France, de Normandie, du Nord, des vallées de la Saône, du Rhône et de la Garonne sont surtout orientées vers la culture d'arbres et d'arbustes caducs et persistants, plus ou moins âgés et développés. La plupart des espèces à feuillage persistant (Berberis, Cytisus, Ilex) et particulièrement celles qui ont été greffées (Ligustrum, Osmanthus) sont cultivées en « godets », puis en pots de faible diamètre. Au moment de la livraison des sujets, la motte de terre plus ou moins volumineuse est maintenue par une enveloppe de paille ou par un filet de matière plastique.
Certaines pépinières fournissent des arbres déjà forts, destinés à l'ornementation des rues et des avenues ; tilleuls, platanes, marronniers sont cultivés pendant cinq à sept ans avant que leur tronc n'atteigne 25 à 30 cm de circonférence ; leur système radiculaire, bien ramifié[...]
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Écrit par
- Robert BOSSARD : professeur à l'École nationale supérieure d'horticulture de Versailles
Classification
Médias
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