HORTICULTURE ORNEMENTALE
Végétaux et paysage
Dans cet assortiment d'arbres et d'arbustes ornementaux, le paysagiste trouve les éléments du décor des jardins urbains, des parcs publics, des terrains de sports et des espaces verts de toute nature.
Dans le jardin classique, illustré par Le Nôtre et ses continuateurs, la végétation doit s'adapter à des formes géométriques et à une ordonnance rigoureuse : les allées et les ronds-points sont limités par des charmilles, des rideaux de verdure, tandis que les avenues sont bordées de nobles alignements d'ormes et de tilleuls ; c'est également le domaine des buis formés en boules et des ifs taillés en cône, jalonnant les longues perspectives des tapis verts, tandis que le hêtre, le charme et parfois l'érable prennent figure de charmilles et de tonnelles.
Au xixe siècle, les parcs « paysages », imitant les jardins anglais, s'agrémentent d'allées aux courbes savantes, tandis que les massifs se garnissent d'essences très variées – trop parfois !
Peu à peu, les contrastes excessifs entre les feuillages colorés des parcs du second Empire sont délaissés au profit de vastes groupes d'arbustes, tandis que des exemplaires « isolés » sur les pelouses sont mis en valeur pour leur forme ou leur floraison en avant des masses de verdure.
Le jardin moderne, que les paysagistes veulent rendre plus « fonctionnel » et mieux adapté aux loisirs, comprend essentiellement une surface gazonnée à peu près ininterrompue. Les allées compliquées ont presque entièrement disparu ; seules subsistent, près de l'habitation, des voies d'accès, soulignées par une végétation appropriée. Ailleurs, on circule sur des dallages, sur des passe-pieds mis en évidence par une végétation pittoresque, arbustes aux rameaux divariqués, conifères aux branches étalées, plantes vivaces épanouies surtout au printemps et dont l'ensemble compose un décor aimable, varié et reposant.
Les espaces verts utilisent désormais une grande quantité de végétaux ligneux, dont un certain nombre sont des essences forestières qui s'adaptent très facilement au paysage naturel. Les plantes vivaces tiennent une place importante et constituent souvent des « bordures herbacées » (les borders des jardiniers anglais) comprenant des « taches » juxtaposées et mélangées avec art.
Dans ce puzzle fleuri, les plantes sont réparties en étages successifs dont le plus bas avoisine l'allée ou le dallage, tandis que le plus élevé (pieds d'alouette, asters ou roses trémières) s'adosse à la haie taillée qui sert d'arrière plan. Parmi les espèces de taille moyenne, les phlox d'été, les lis aux trompettes de couleurs éclatantes, les rudbeckias jaunes et rouges se succèdent les uns aux autres, séparés parfois par quelques touffes de graminées panachées ou par un rosier « botanique » aux églantines jaunes ou roses, suivies de curieux fruits teintés par l'automne.
Les plantes naines, tapissantes (corbeilles d'or, iris montagnards, phlox nains, hélianthèmes...) garnissent les intervalles des roches ensoleillées des jardins alpins. Primevères naines, violettes et saxifrages profitent au contraire des zones ombragées pour y former des tapis printaniers.
Minuscules ou de grande surface, les rocailles occupent les talus, garnissent les pentes du jardin moderne ; elles suscitent en général un goût très vif pour la végétation pittoresque. Les murets fleuris constituent une simple adaptation des ouvrages de soutènement envahis par la flore naturelle ; la terre située derrière eux étant parfaitement drainée, ils deviennent le refuge de plantes au port étalé, à tiges retombantes, d'espèces poussant en coussins compacts et, d'une manière générale, de tous les végétaux assez exigeants qu'il est impossible de faire fleurir ailleurs ; euphorbes, œillets, saxifrages y forment vite de très grosses touffes.[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Robert BOSSARD : professeur à l'École nationale supérieure d'horticulture de Versailles
Classification
Médias
Autres références
-
DELBARD GEORGES (1906-1999)
- Écrit par Michel COINTAT
- 575 mots
Rosiériste et arboriculteur français.
Né le 20 mai 1906 à Malicorne dans l'Allier, Georges Delbard ne rêve que de jardins, d'arbres et de fleurs. Il a à peine dépassé l'âge de raison qu'il s'amuse déjà à greffer l'églantier. Pour lui, le jardin représente un monde enchanté. Après son certificat d'études,...
-
GYMNOSPERMES
- Écrit par Sophie NADOT et Hervé SAUQUET
- 4 001 mots
- 7 médias
...principalement à l’exploitation du bois pour la construction ou le mobilier (pin, sapin, cèdre ou encore séquoia), ainsi qu’à leur utilisation comme arbres ou arbustes d’ornement dans les villes (Cycas, Ginkgo), les jardins (Thuja, Chamaecyparis, if). Certaines espèces présentent une forte valeur... -
HAARLEM
- Écrit par Claude MOINDROT
- 307 mots
- 1 média
Le site de Haarlem (population de 147 000 hab. en 2002) rappelle celui de La Haye, au pied du cordon dunaire qui longe la côte de la mer du Nord, mais du côté interne, boisé et abrité des vents du large. Dès le xie siècle, Haarlem est une des résidences de chasse préférées des comtes de ...
-
JARDINS - De l'Antiquité aux Lumières
- Écrit par Pierre GRIMAL et Maurice LEVY
- 8 145 mots
- 12 médias
Étymologiquement, un jardin est un enclos, un endroit réservé par l'homme, où la nature (les plantes, les eaux, les animaux) est disposée de façon à servir au plaisir de l'homme. La nature dans sa totalité, et non, au moins en droit, une partie d'elle-même : le jardin a l'ambition d'être une...
- Afficher les 10 références