HÔTEL DE VILLE
L' hôtel de ville rassemble en ses murs les divers organes municipaux. Il est le siège du gouvernement de la cité et sert de cadre aux réunions et aux cérémonies édilitaires.
Édifice municipal, il est à la ville ce que le château est au seigneur. Souvent doté d'une tour ou beffroi, il peut aussi être fortifié (Niort, Saumur, La Rochelle). Sa distribution intérieure ne répond à aucun plan type mais présente quelques constantes. La salle de réunion du conseil de ville occupe généralement le premier étage du bâtiment. Elle s'ouvre sur la rue par une petite tribune appelée « bretèche » ou « oriel » qui survit dans la période moderne sous la forme d'un balcon. Le rez-de-chaussée, souvent voûté, abrite un large vestibule et peut servir de halle.
Les premiers hôtels de ville furent édifiés au cours du Moyen Âge : ils portent le nom de « maison de ville » ou « maison commune ». Leur nombre témoigne de la vigueur du pouvoir municipal dans les grandes cités d'Europe occidentale.
Le pouvoir municipal
Dès le haut Moyen Âge, le sens de la communauté qui se développe dans les villes et dans les bourgs est un facteur de transformation sociale : marchands et artisans ne veulent plus dépendre entièrement du seigneur laïc ou ecclésiastique. À la fin du xie siècle et tout au long du xiie, les cités les plus dynamiques obtiennent la concession de libertés et de privilèges consignés dans des chartes.
L'Italie est la première touchée par ce mouvement (Crémone, Parme, Milan, Mantoue), puis l'élan communal gagne la Provence. À la même époque, de puissantes communautés urbaines se constituent dans l'Allemagne rhénane et hanséatique, dans les Flandres et dans le nord de la France (Cologne, Huy, Le Mans, Beauvais). Au cours du xiiie siècle, de nombreuses villes européennes réclament à leur tour des libertés. La charte octroyée par le seigneur fait de ces agglomérations de nouveaux centres de vie politique et administrative. Plus ou moins libérale, elle détermine le statut particulier de chaque cité. Les municipalités peuvent être classées en trois grandes catégories. Dans les « villes à charte de franchise », nombreuses dans l'ouest et le sud-ouest de la France, le seigneur conserve le pouvoir juridique. De plus, un prévôt le représente dans le conseil de ville. Plus indépendantes, les « communes jurées » sont de véritables personnes morales. Elles possèdent leur sceau, leur trésor, leur milice et leur propre cour de justice. Ce type de commune est particulièrement répandu dans les pays allemands et dans le nord de la France. Organisées sur le même mode, les « villes de consulat » (Italie, sud de la France) laissent une large place à la noblesse et au clergé au sein de leur conseil. Élus par chaque catégorie d'habitants, les consuls sont les héritiers d'une tradition issue de l'Antiquité.
Dans tous les cas, le pouvoir municipal est exercé par deux grands organes. Une assemblée de notables, organe délibérant, se réunit (généralement une fois l'an) pour élire le corps de ville, organe exécutif. Les membres du corps de ville portent des noms qui diffèrent selon les régions (échevins de Paris, capitouls de Toulouse, jurats de Bordeaux) ; ils ont à leur tête un maire ou major.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pascal LIÉVAUX-SENEZ : historien d'art, chargé de mission à l'inventaire
Classification
Média
Autres références
-
BEFFROIS
- Écrit par Renée PLOUIN
- 2 507 mots
- 1 média
...époques récentes, d'autres salles de délibération que celles du beffroi. Dans des cas plus favorables, au contraire, les échevins faisaient construire un hôtel de ville englobant la chapelle, les salles de réception et de délibération, puis des théâtres, des musées. Dans ce cas, les salles du beffroi étaient... -
HERRERA JUAN DE (1530-1597)
- Écrit par Catherine WILKINSON-ZERNER
- 4 891 mots
- 4 médias
En 1574, Herrera fit douze dessins de l'hôtel de ville de Tolède qui coûtèrent 1 500 ducats à la ville : prix énorme qui révèle le prestige de Herrera à l'époque. Une belle galerie d'arcades avec colonnes doriques adossées est posée sur un soubassement d'arcades à bossages ; deux tours flanquent l'ensemble.... -
VAN BAURSCHEIT JEAN-PIERRE, dit LE JEUNE (1699-1768)
- Écrit par Jean-Jacques DUTHOY
- 261 mots