HOTTENTOTS
Les Hottentots s'appelaient eux-mêmes Khoi-Khoin. L'origine du nom « Hottentot » est discutée : est-ce un mot africain, ou est-ce un sobriquet donné par les colons ? Dans ce dernier cas il viendrait d'un terme signifiant « bègue » en hollandais ancien, allusion aux « clics », claquements de langue caractérisant l'idiome des Khoi-Khoin. Les dialectes hottentots sont en effet classés, avec ceux des Bochimans, parmi les langues à clics, ou khoisan.
On distingue quatre groupes : Hottentots du Cap, Hottentots orientaux, Korana, Nama.
Disparition d'une ethnie
Les Hottentots du Cap occupaient, à l'arrivée des Hollandais au xviie siècle, la partie occidentale de l'extrémité sud du continent. D'après des sources anciennes, ils devaient être environ 50 000, répartis en communautés dont certaines ont laissé leur nom à des montagnes ou à des rivières. Les Portugais les avaient déjà découverts à la fin du xve siècle, et ces premiers contacts furent sanglants. Les Hollandais appréciaient surtout leur bétail, qu'ils s'appropriaient sous n'importe quel prétexte ; il en résulta un appauvrissement et la désintégration de l'organisation tribale.
À cette époque, les Hottentots orientaux, dont les plus puissants étaient, au xviiie siècle, les Gona, entrèrent en contact avec les envahisseurs bantous qui les ont absorbés ou exterminés ; des clics (//) et des racines khoisan passèrent dans les langues de ces Bantous, Zoulous et Xhosa.
Les Korana sont les descendants d'un groupe de Hottentots du Cap qui, à la fin du xviie siècle, émigrèrent vers le nord-est pour échapper aux Hollandais. Vers 1850, leur nombre était estimé à 20 000 ; il décrût rapidement au cours de guerres désastreuses contre les conquérants Sotho qui les ont finalement assimilés. Ils n'existent plus en tant que communauté distincte.
Enfin les Nama, Naman ou Namaqua sont installés plus au nord, dans le Sud-Ouest africain (actuelle Namibie). Au cours du xixe siècle, ils luttèrent contre d'autres Hottentots fuyant le Cap, contre des pasteurs bantous, les Herero migrant vers le sud, et contre les Allemands dont la politique tendait à briser leur cohésion. Toutefois, au début du xxe siècle, l'ethnologue A. W. Hoernlé put encore observer leurs institutions. Les métis Hottentots-européens tendaient à se regrouper en communautés, tels les « bâtards de Rehoboth » étudiés par l'anthropologue E. Fisher. Quelques communautés résiduelles ont été placées dans des réserves.
Il n'est pas possible d'évaluer aujourd'hui le nombre des Hottentots car ils ne sont plus que des Sud-Africains ou des Namibiens « de couleur », sans identité tribale officielle, administrative.
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Écrit par
- Jacques MAQUET : professeur à l'université de Californie à Los Angeles
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Média
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