HOTTENTOTS
Économie et organisation sociale
La subsistance était assurée par la chasse, la cueillette et le ramassage, et par l' élevage de bovidés et de moutons ; les chèvres sont d'introduction récente. Pas plus que les Bochimans, les Hottentots n'étaient cultivateurs. Toutefois leurs ressources étaient moins aléatoires, car ils se nourrissaient surtout de lait caillé. Ayant besoin de pâturages et d'eau, ils pratiquaient le nomadisme sur un territoire qu'ils interdisaient à tout pasteur ou chasseur étranger. Il en résultait des guerres, lorsque eau et herbage ne suffisaient pas pour tous. Chacun avait le droit de nomadiser à sa guise sur la terre tribale, dont la jouissance était collective. Mais les sources, les ruches et les troupeaux étaient propriétés individuelles. L'élevage semble avoir été, à l'origine, celui du Bos Aegyptiacus qui vit encore aujourd'hui dans l'Est africain. À l'arrivée des Européens les troupeaux atteignaient parfois 4 000 têtes. Ils étaient gardés par les jeunes gens qui, le soir, ramenaient au kraal les veaux et les moutons. Les femmes étaient chargées de la traite des vaches, les hommes chassaient à la flèche empoisonnée et au piège. La dangereuse poursuite du gibier s'accompagnait d'un rituel protecteur.
La technologie des Hottentots était plus avancée que celle des Bochimans. Chaque famille disposait d'une hutte transportable, faite de nattes imperméables, doublées de peaux en hiver. Les femmes fabriquaient encore de la poterie à la fin du xixe siècle, et taillaient des récipients en bois jusqu'à une époque récente. Les Hottentots extrayaient le fer et le cuivre, et forgeaient, avant leurs contacts avec les Européens.
Ils étaient organisés en lignages patrilinéaires résidant chacun dans un kraal et vivant sous la direction de l'aîné. Les lignages étaient rassemblés en plusieurs clans exogames qui formaient une tribu, dont le patriarche avait pour seule fonction de présider le conseil des autorités claniques. Ce conseil tranchait les disputes entre kraals et réglait les relations avec les étrangers.
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Écrit par
- Jacques MAQUET : professeur à l'université de Californie à Los Angeles
Classification
Média
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