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HOTTETERRE LES (XVIIe-XVIIIe s.)

Famille de musiciens français, facteurs d'instruments à vent, compositeurs, interprètes virtuoses à la Chambre du roi, sur la flûte, le hautbois, la musette, le cromorne... Le père, Loys (mort entre 1620 et 1625), était artisan tourneur et exerçait à la Courneuve-Boussey (près d'Évreux). Trois de ses huit enfants s'intéressèrent à la musique. Jehan (mort en 1691) fit partie à Versailles, vers 1650, des « dessus de hautbois et musette du Poictou » ; comme facteur, il perfectionna la musette et le bourdon. Louis fut nommé flûtiste du roi et sa survivance revint en 1714 à un de ses petits-neveux, Pierre Chédeville. Martin (mort en 1712) fut aussi « musette et hautbois » et participa en 1660 aux représentations de Xerse de Pier Francesco Cavalli dans la Grande Galerie du Louvre, avec des ballets de Lully. On connaît de lui une Marche pour le régiment de Zurlauben. Deux fils de Martin embrassèrent aussi la carrière musicale : Jean (mort en 1720), « hautbois et musette » du roi, écrivit des Pièces pour la musette (1722, posthumes), dont La Nopce champêtre ou l'Himen pastoral, de caractère ingénu, où le basson et le clavecin concertent avec la musette ; et surtout Jacques, dit le Romain (1674-1763), le plus célèbre de la dynastie, qui est l'un des plus remarquables flûtistes du xviiie siècle. C'est en tant que basse de viole et bassoniste qu'il entra en 1705 à la musique de la Grande Écurie ; sa célébrité provient surtout de sa virtuosité comme flûtiste de la Chambre du roi. Il étudia à Rome dans sa jeunesse. On lui doit de nombreuses compositions pour la flûte : Pièces pour la flûte traversière avec la basse continue (1708 et 1715) ; Sonates en trio pour les flûtes traversières (1712) ; des solos pour flûtes traversières, Les Tendresses bachiques ; Brunettes pour deux flûtes ; Rondes ou chœurs à danser pour la flûte ; Menuets en duo ; Duos choisis pour deux flûtes ou deux musettes. En outre, il écrivit aussi des Pièces par accord pour la musette (1722) et fit imprimer chez Ballard quelques Airs sérieux et à boire. Sa Suite pour deux flûtes à bec est un petit chef-d'œuvre ; la deuxième flûte donnerait presque l'illusion d'une basse continue, et l'intensité expressive de l'œuvre est évidente. Un tel art, très proche de celui de Couperin, atteint à l'un des sommets de la musique française du xviiie siècle. Jacques écrivit par ailleurs plusieurs méthodes dont la renommée fut considérable : Principes de la flûte traversière ou flûte d'Allemagne, de la flûte à bec ou flûte douce, et du hautbois (1707) ; une des rééditions parut sous le titre : Méthode pour apprendre à jouer en très peu de temps de la flûte traversière (1765) ; L'Art de préluder sur la flûte traversière... avec des préludes dans tous les tons (1719) ; Méthode pour la musette (1737). On peut y apprendre des techniques fort précises concernant les doigtés, les agréments, etc. ; elles contiennent aussi de précieux conseils d'interprétation. Nicolas Hotteterre dit Colin (mort en 1727 à Paris) est difficile à rattacher avec certitude à l'arbre généalogique de la famille. Il est l'auteur d'un Recueil de bransles pour six parties de violons et hautbois.

— Pierre-Paul LACAS

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Écrit par

  • : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien

Classification

Autres références

  • FLÛTE

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    À Versailles, vers 1660, des luthiers, dont Jean Hotteterre, construisent des flûtes de facture nouvelle, mieux adaptées au style de l'époque : flûtes à bec, flûte alto en fa en trois parties (tête de perce cylindrique, corps et pied coniques), flûte traversière en de même perce avec...
  • FLÛTE TRAVERSIÈRE

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    ...structure de l'instrument. Ces mutations ont donné naissance à trois types de flûtes, qualifiés de « Renaissance », de « baroque » et de « moderne ». La facture de l'instrument sera considérablement améliorée par la dynastie française des Hotteterre aux xviie et xviiie siècles, puis fondamentalement...
  • HAUTBOIS

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