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HÖTZENDORFF FRANZ comte CONRAD VON (1852-1925) maréchal austro-hongrois

Considéré comme l'un des principaux responsables de l'agression austro-hongroise contre la Serbie en juillet 1914, Franz Conrad von Hötzendorff fait essentiellement une carrière militaire ; mais, par son amitié avec l'archiduc héritier François-Ferdinand, il devient l'une des principales personnalités politiques de la monarchie à la veille de la Première Guerre mondiale. Dès 1899, général de brigade en garnison à Trieste, il observe l'irrédentisme italien et se méfie du troisième membre de la Triplice. François-Ferdinand l'appelle à la tête de son état-major particulier, puis le fait nommer en 1906 chef d'état-major général de l'armée austro-hongroise, poste où il prend le contre-pied de la politique optimiste de son prédécesseur Beck et de l'empereur François-Joseph. Il tente de faire rattraper à l'armée le retard pris dans le domaine de l'armement. Il réorganise d'abord l'artillerie et entre en conflit avec les libéraux allemands, les Slaves, les Hongrois et l'empereur lui-même. Conrad von Hötzendorff croit qu'un conflit avec l'Italie et la Serbie est inévitable et qu'il vaudrait mieux prendre des mesures préventives. En 1908 et après, il recommande l'annexion de la Serbie ; en 1911, lors de la guerre italo-turque, il suggère même une guerre préventive contre l'Italie et entre en conflit avec le chancelier Aerenthal, qui obtient le départ du belliqueux chef d'état-major. En 1912, après la mort d'Aerenthal, Conrad von Hötzendorff est nommé à nouveau à ce poste ; il prépare activement la guerre avec l'état-major allemand. Après l'assassinat de l'archiduc héritier, il pousse François-Joseph à déclarer la guerre à la Serbie. En 1917, le jeune successeur de François-Joseph, l'empereur Charles, le prive de son poste et l'envoie commander un groupe d'armées en Italie. Après l'effondrement de la monarchie, il se retire pour écrire ses Mémoires, Aus meiner Dienstzeit (1921-1925).

— Jean BÉRENGER

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Autres références

  • GUERRE MONDIALE (PREMIÈRE)

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    • 12 473 mots
    • 51 médias
    ...Serbie, affaiblir sa propre défense, alors que l'ennemi le plus redoutable, le Russe, était capable, d'un bond, de se retrouver aux portes de la Hongrie ? Le commandant autrichien Conrad von Hötzendorff, le croyait ; Falkenhayn également, qui hésitait à s'enfoncer trop loin à l'est et qui ne voyait pas d'un...