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CURIEN HUBERT (1924-2005)

Hubert Curien - crédits : Violaine Paquereau

Hubert Curien

Le cristallographe français Hubert Curien a connu un parcours professionnel ascensionnel et continu, de l'École normale supérieure au Conseil des ministres, du laboratoire de physique à la direction de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRST, organisme qui sera dissolu en 1981). Pour le public, son nom reste attaché au succès de la fusée européenne Ariane et à la mission du premier spationaute français. Pourtant, il a gardé en lui le tempérament d'un chercheur et d'un pédagogue de la science.

Des études consacrées à la cristallographie

Hubert Curien est né le 30 octobre 1924 à Cornimont, dans les Vosges d’un père percepteur et d’une mère institutrice qui lui donnera le goût des études. De son enfance, il gardera l'amour de la montagne, des longues marches et de l'effort solitaire.

Les étapes et les diplômes s'enchaînent : le lycée Saint-Louis, à Paris, l'École normale supérieure en 1945, l'agrégation de physique à vingt-quatre ans. Toutefois, son cursus universitaire est interrompu par un engagement dans la Résistance, engagement qui lui vaudra la médaille militaire. Dans la pépinière de la rue d'Ulm, le professeur Yves Rocard, physicien ouvert à toutes les curiosités, initie le jeune Curien aux prestiges de la cristallographie. Il est permis d'y voir plus qu'une rencontre fortuite, la beauté des cristaux fascinant beaucoup de physiciens en raison de l'ordre géométrique de la nature qui s'y manifeste et rappelant à son tour la belle rigueur d'un formalisme mathématique. Entré au laboratoire de minéralogie de la faculté des sciences de Paris, illustré par les noms de Charles Maugin, Jean Wyart et Jean Laval, Hubert Curien s'attache à l'étude expérimentale des ondes d'agitation thermique et de leur diffusion dans certains monocristaux. La mise au point d'un appareillage de mesure très sensible lui sert à déterminer les fréquences de vibration d'un cristal. Ce travail fournit la substance de sa thèse de doctorat, soutenue en 1952, Étude des ondes élastiques dans le réseau cubique centré du fer alpha. Fidèle à la tradition française qui ne sépare pas cristallographie et minéralogie, c'est-à-dire l'étude de l'arrangement des atomes dans le champ de forces cristallin et celle des substances minérales naturelles, Hubert Curien s'est aussi intéressé aux phases d'un métal très particulier, le gallium, et à la structure d'espèces minérales inédites. Un minerai découvert au Gabon par un de ses élèves, Fabien Cesbron, lui a été dédié : la curiénite. Cet hommage n'est certes pas pour lui déplaire.

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, haut-commissaire à l'énergie atomique, membre du Conseil économique et social

Classification

Média

Hubert Curien - crédits : Violaine Paquereau

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