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KNAPP HUBERT (1924-1995)

Né le 16 janvier 1924 à Toulon, mort à Paris le 4 janvier 1995, Hubert Knapp est l'artisan d'un style spécifique du documentaire et du portrait à la télévision. Officier d'active, il refuse de combattre en Indochine et quitte l'armée avec un congé sans solde. C'est par hasard qu'il entre à la Radio-Télévision française comme assistant de Jacques Armand, un de ses pionniers. Sa première réalisation sera « Changement de décor », émission de variétés de Jean Nohain.

Touche-à-tout comme le sont les réalisateurs des années 1950, il forge son métier dans tous les genres, de la dramatique aux reportages et aux magazines. Il s'illustre notamment dans la série « En direct de... » sous la direction de François Chatel. Mais aux reportages spectaculaires, il préfère les « En direct » plus intimistes (« En direct de chez un luthier » ; « En direct d'un Noël russe », tourné dans un appartement du quartier des Ternes, etc.). C'est à l'occasion d'une permanence en régie finale qu'il rencontre Jean-Claude Bringuier, avec qui il fera équipe. Jusqu'en 1975, le célèbre tandem s'illustre par une approche qui se démarque du documentaire cinématographique. Installant avec ceux qu'ils filment une réelle connivence, Knapp et Bringuier s'avèrent des médiateurs attentifs et chaleureux pour deux séries d'émissions : « Les Croquis » (coproduction et coréalisation) et « Les Provinciales » (coproduction et, pour quelques émissions, réalisation). De 1957 (« Croquis lyonnais ») à 1967 (« Croquis en Périgord »), en passant par « Lettres de Sète » (1960), « Croquis d'Aix » (1965), « Croquis du Liban » (1966), etc., ils inventent une écriture télévisuelle conviviale : après une longue préparation, ils évoquent, de manière subjective et impressionniste, à travers des images, des entretiens et un commentaire, une ville ou un terroir. Croquis londoniens, « Cinq Anglais pour Noël » (1962) est couronné par le premier prix de la critique de télévision, et ses deux auteurs se voient consacrés meilleurs réalisateurs. Avec « Les Provinciales » (24 émisions, de 1969 à 1977), dont ils sont producteurs, c'est, dans l'esprit des « Croquis », la découverte de la France dans sa diversité et ses particularismes. Hubert Knapp réalise, avec Jean-Claude Bringuier (1974), « Le Dernier Battage » et « Les Tréteaux de Fresseline » ; avec Alain Boudet, « Moines de l'abbaye de Sénanque » ; avec Paul Renty « Thouars, par exemple » (1971). Seul, il réalise les trois émissions qui constituent « La Vigne et le vin » (1977). Knapp et Bringuier produisent ensuite « Les Signes du temps » (25 émissions, de 1972 à 1974). Pour « Cinéastes de notre temps » d'André S. Labarthe et Janine Bazin, Hubert Knapp réalise un essai sur Abel Gance et un autre sur Jean-Luc Godard. À l'occasion d'un voyage aux États-Unis, il enregistre une dizaine de portraits de cinéastes américains (Raoul Walsh, George Cukor, John Cassavetes, John Ford, Frank Capra, King Vidor...).

En 1975, avec l'éclatement de l'O.R.T.F., sa collaboration avec Jean-Claude Bringuier est interrompue pour des raisons... d'économie : la direction de la première chaîne estime que deux auteurs-producteurs ne sauraient réaliser une seule émission et qu'ils doivent désormais œuvrer séparément. Hubert Knapp se consacre alors prioritairement à l'exploration de la mémoire populaire. Plusieurs séries sont consacrées à cette culture orale, à ces histoires ordinaires, souvenirs de personnes souvent modestes, protagonistes d'une histoire silencieuse : « Ceux qui se souviennent » (1978-1984) ; « Mon quartier c'est ma vie » (1979) ; « Un continent perdu : les Pique Talosse » (1979-1982) ; « Les Enfants de la République » (1986). En 1990, pour « Chroniques de France »,[...]

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Écrit par

  • : rédacteur en chef de la revue Télévision française, La Saison

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