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MAC DIARMID HUGH (1892-1978)

Il y aurait sans doute quelque inquiétude du côté anglais à entendre déclarer que Hugh Mac Diarmid est le plus grand poète britannique du xxe siècle. Car Mac Diarmid est un Écossais qui fit beaucoup pour le réveil du nationalisme au-delà des Borders et dont l'attitude ne fut jamais très favorable aux voisins du Sud. Né à Langholm sous le nom de Christopher Murray Grieve dans une famille de petits fonctionnaires d'attache rurale, le poète commence par le journalisme à Montrose dans les années 1920. En 1922, il prend pour la première fois le pseudonyme qui le fera connaître. Tour à tour travailliste, socialiste indépendant, nationaliste écossais, il ne cessera de lier son activité militante et sa pratique poétique, adjurant et admonestant ses compatriotes de prendre parti pour le réveil de l'Écosse. C'est ainsi qu'il établira à lui seul le lallans, langue des low lands, des terres basses d'Écosse, comme langue littéraire. Son grand poème A Drunkman Looks at the Thistle date de 1926. Tributaire jusqu'à un certain point des Jolly Beggars de Robert Burns, il se distingue de ce dernier par le souffle, la vision éthylico-comico-cosmique de l'univers. Là où William Blake voyait le monde dans un grain de sable, Mac Diarmid l'aperçoit magnifié et métamorphosé à travers les graines essaimantes du chardon. Ce grand poème moderne, comme la plante qu'il a prise pour emblème, se défend d'autant mieux qu'il est écrit, par nature et par choix, dans une langue peu pratiquée, peu lue, peu accessible aux Britanniques. On pourrait dire ici comme pour Bunting que c'est tant mieux, puisque ces œuvres voyageront d'autant plus loin et longtemps qu'elles sont moins immédiatement fréquentables. Revenant à l'usage de l'anglais en même temps qu'il adhère au Parti communiste en 1934 (il en sera bientôt exclu par deux fois), il continue sa production de longs poèmes. Ce sont successivement First Hymn to Lenin (1931), Second Hymn en 1934, année où paraît également Stony Limits et le magnifique On a Raised Beach, puis en 1943 Lucky Poet et enfin Direadh I, II, III en 1974. La poésie de Mac Diarmid réussit le tour de force d'être tout à la fois lyrique, épique et satirique. La parole fonde et détruit dans la dureté de la pierre, s'emporte et s'établit comme une demeure de vent, de ciel, de pluie. La spiritualité s'affine aux lisières de la conscience cosmique et ne se départ jamais d'une grande rigueur. Les Collected Poems de Hugh Mac Diarmid sont parus en deux volumes à Londres en 1978 (Martin Brian and O'Keeffe).

— Jacques DARRAS

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Écrit par

  • : écrivain, professeur de littérature anglo-américaine

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  • ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Littérature

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    • 30 médias
    ...moquant aussi bien de la tradition que de l'innovation, désireuse avant tout de parler juste et clair. C'est en 1926 que Christopher Murray Grieve, devenu Hugh Mac Diarmid, dissémine les graines d'un immense poème-chardon de quatre-vingts pages en dialecte lallans, tour à tour vulgaire, raboteux, inspiré...